Le Mali a accueilli du 18 au 20 septembre 2025 à Bamako, le premier Forum sur le développement de l’Agriculture dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Une rencontre historique visant à jeter les bases d’une agriculture durable, intégrée et souveraine dans l’espace confédéral. Organisé conjointement par les ministères en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche des trois pays, ce forum de haut niveau s’est fixé pour objectif principal la promotion de la souveraineté alimentaire dans l’espace AES.
Bâtir une stratégie commune
Le forum a réuni des délégations d’experts, de responsables institutionnels et d’acteurs du monde agricole venus des trois pays. L’objectif : partager des expériences, identifier les opportunités de coopération et bâtir une stratégie commune pour faire face aux défis majeurs du secteur. Trois grandes thématiques ont structuré les travaux : l’harmonisation des politiques agricoles pour élaborer une vision cohérente et partagée ; la promotion d’investissements communs, notamment dans les aménagements hydro-agricoles et les infrastructures de transformation et le renforcement de la recherche agricole, de la formation et de la sécurisation foncière, éléments clés pour moderniser la production et renforcer la confiance des producteurs comme des investisseurs.
Potentiel agricole immense et défis à relever
A l’ouverture des travaux, le ministre malien de l’Agriculture Daniel Siméon Kelema a exprimé la gratitude des autorités maliennes, aux délégations venues du Burkina Faso et du Niger, tout en saluant la confiance placée dans les ministères maliens pour organiser ce rendez-vous historique. Avec une superficie combinée de plus de 2,8 millions de km², une population estimée à 75 millions d’habitants et un PIB global de 130 milliards de dollars (en 2023), l’espace AES dispose d’un potentiel agricole immense encore largement sous-exploité. Toutefois, le ministre Kelema a rappelé que cette région fait face à des défis majeurs, dont la dépendance alimentaire, la faiblesse des infrastructures de production et de transformation, ou encore la vulnérabilité climatique.
À l’issue des travaux, les participants espèrent dégager une feuille de route commune et une vision claire de l’avenir agricole de l’AES. Le forum marque ainsi un jalon stratégique dans le processus d’intégration régionale, avec l’ambition affirmée de renforcer la résilience alimentaire, d’accroître l’autosuffisance et de stimuler la croissance économique rurale.
Fabrice Nouzianyovo
