Abidjan, le mercredi 26 novembre 2025(SS)-La cérémonie de lancement du cours international d’entomologie médicale réunissant des techniciens et ingénieurs venus de six pays africains s'est tenue, le lundi 24 novembre à l'institut Pasteur de Côte d'Ivoire à Adiopodoumé (Abidjan). Organisée par l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI), en collaboration avec l’Institut Pasteur (IP) et avec l’appui technique d’Expertise France, cette session se tient jusqu’au 28 novembre dans les locaux de l’IPCI à Adiopodoumé, indique un document consulté par la rédaction.
Cette initiative vise à renforcer les capacités de surveillance, de prévention et de lutte contre les maladies transmises par les moustiques, dans un contexte où les arboviroses et le paludisme restent des menaces majeures pour la santé publique.
A l’ouverture des travaux, Pr Méité Syndou, Directeur de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, a apprécié la mobilisation des partenaires et des autorités sanitaires. « L’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire est au cœur de la surveillance et du diagnostic des maladies infectieuses. Nous jouons un rôle essentiel dans la détection précoce des épidémies, notamment la rage, et dans la mise en œuvre de stratégies de riposte efficaces. Cette formation vient renforcer nos actions, en dotant la sous-région d’un vivier d’experts en entomologie médicale », a-t-il dit, saluant l’importance de la collaboration entre le ministère de la Santé de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie universelle, le ministère de l’Enseignement Supérieur, l’IRD, l’Institut Pasteur de Paris et les partenaires internationaux engagés dans la lutte contre les maladies vectorielles.
Le représentant du ministre de la Santé, Dr Koné Atioumanan Blaise, directeur général adjoint de la Santé, a mis en avant l’importance de cette formation dans un contexte africain où les maladies vectorielles connaissent une recrudescence due aux changements climatiques et à l’urbanisation. « Le renforcement des compétences nationales et régionales en entomologie médicale est indispensable. Les moustiques sont responsables de maladies parmi les plus dangereuses, et leur contrôle reste un défi majeur. Cette formation permettra de constituer une nouvelle génération d’experts capables d’assurer une surveillance efficace et d’améliorer les stratégies de lutte contre les vecteurs », a fait savoir le directeur général adjoint de la Santé, remerciant les partenaires techniques et financiers, notamment l’IRD et Escartis France, pour leur soutien constant.
Pour sa part, Jambou Ronan, chercheur à l’Institut Pasteur, a mis en avant le caractère hautement scientifique du contenu du cours, témoignant du rôle central de l’IPCI dans la recherche et l’innovation médicale en Afrique de l’Ouest.
La formation est assurée par Christophe Paupy, entomologiste médical et Directeur de recherche à l’IRD, basé à Montpellier. Il a rappelé les enjeux scientifiques et opérationnels de l’entomologie médicale. « L’entomologie médicale étudie les insectes impliqués dans la transmission de maladies comme le paludisme, la dengue, le chikungunya, le Zika ou la fièvre jaune. L’objectif de cette formation est de donner aux techniciens les outils nécessaires pour reconnaître les moustiques vecteurs, estimer leur abondance, évaluer le risque de piqûre et mettre en œuvre des stratégies de lutte adaptées », a-t-il expliqué. Il a également détaillé les compétences pratiques abordées : collecte et identification des moustiques, préservation des spécimens, évaluation de la résistance aux insecticides, introduction aux nouvelles méthodes de lutte antivectorielle.
Cette initiative marque une étape importante dans le renforcement des capacités africaines face aux menaces vectorielles. Grâce à la coopération scientifique internationale et à l’engagement des institutions locales, la sous-région se dote d’outils et de compétences indispensables pour anticiper et contrôler les épidémies.
L’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire confirme ainsi son rôle central dans la protection des populations, le développement de la recherche appliquée et la formation des professionnels de santé.
Cette session réunit des apprenants venus de : la République Démocratique du Congo, le Togo, Benin, la Côte d’Ivoire, le Tchad, Djibouti, ainsi que d'autres experts nationaux, portant à une vingtaine le nombre total de participants. Chaque pays est représenté par un binôme de techniciens spécialisés œuvrant dans la surveillance épidémiologique, la santé publique ou la recherche.
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