Une nouvelle alerte sanitaire a été lancée aux États-Unis suite à la détection de la souche hautement pathogène H7N9 du virus de la grippe aviaire, dans un élevage commercial de poulets situé dans le comté de Noxubee, au Mississippi, le mardi 18 mars 2025, rapporte "Science et Avenir".
Ce virus, lié aux oiseaux sauvages et classé parmi les plus dangereux pour les animaux, n'avait pas été signalé dans le pays depuis août 2017.
L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a confirmé la présence de cette souche après des analyses réalisées la semaine dernière. La situation a entraîné l’abattage de plus de 47 600 poulets, afin de limiter la propagation du virus. Parallèlement, le service d'inspection sanitaire des animaux et des plantes (APHIS) du ministère américain de l'Agriculture, en collaboration avec les autorités locales, mène une enquête épidémiologique approfondie et renforce la surveillance dans la région.
Victimes humaines
La souche H7N9, qui a fait ses premières victimes humaines en 2013, reste une menace majeure pour la santé publique. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), cette souche peut provoquer de graves problèmes respiratoires. Entre 2013 et 2021, elle a infecté 1 668 personnes à l’échelle mondiale et causé 616 décès. Bien que la transmission du virus entre humains n’ait pas été observée aux États-Unis à ce jour, les autorités sanitaires restent vigilantes.
Le pays fait face également à une circulation importante de la souche H5N1, autre forme particulièrement dangereuse de la grippe aviaire, qui touche également les animaux, y compris les bovins. Des cas humains liés à cette souche ont été enregistrés, dont un premier décès en janvier dernier. Cependant, ces infections sont toutes liées à une exposition directe aux animaux, sans preuve de transmission entre individus.
Craintes d’une potentielle pandémie
Les craintes d’une potentielle pandémie sont exacerbées par un manque de communication de la part des autorités fédérales. Sous l'administration Trump, plusieurs rapports épidémiologiques ont été suspendus, ce qui a réduit la transparence concernant l’évolution de l’épidémie. De plus, la gestion de cette crise a été rendue encore plus complexe par les réductions d’effectifs opérées au sein du ministère de l’Agriculture, qui a récemment réembauché des employés spécialisés dans la lutte contre la grippe aviaire.
Vigilance renforcée
Le virus H7N9, tout comme le H5N1, continue de représenter une menace sérieuse pour la santé animale et humaine. Bien que des mesures de contrôle aient été mises en place pour contenir la propagation dans les élevages, les autorités sanitaires appellent à la prudence et à une vigilance renforcée face à ce virus, d’autant plus qu’aucune transmission humaine n’a été observée jusqu’à présent.
L’OMS et les CDC continuent de suivre de près la situation, soulignant la nécessité d’une collaboration internationale pour prévenir une propagation à grande échelle de ces virus potentiellement dévastateurs. Les experts restent mobilisés pour surveiller la situation et limiter les risques d’une nouvelle pandémie de grippe aviaire.
Fabrice NOUZIANYOVO