La 72ᵉ Journée mondiale de lutte contre la lèpre a été célébrée le dimanche 26 janvier 2025 à Zouan-Hounien, sous le thème : « Unir nos forces contre la lèpre et les autres maladies tropicales négligées ».
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- La lèpre est une maladie infectieuse causée par la Mycobacterium leprae, également appelée bacille de Hansen.
- La prévalence de la lèpre est encore élevée, notamment dans les départements de Zouan-Hounien et Man.
- Neuf milliards sept cent soixante-seize millions cinquante-quatre mille (9.776.054.000) de francs CFA ont été dégagés pour éliminer la lèpre en Côte d'Ivoire d’ici à 2030.
À cette occasion, Koffi Daniel, infirmier spécialisé en dermatologie et en maladies tropicales négligées à l’hôpital de Zouan-Hounien, a accordé un entretien aux confrères de l'Agence Ivoirienne de Presse. Il y a dressé un état des lieux de la situation sanitaire dans la région du Tonkpi et détaillé les modalités de prise en charge des patients atteints de la lèpre.
Dans cet entretien, il rappelle que la lèpre est une maladie infectieuse causée par la Mycobacterium leprae, également appelée bacille de Hansen. Sa transmission se fait principalement par les gouttelettes salivaires, les objets souillés ou encore les plaies des malades. Toutefois, il précise que tous les cas ne sont pas contagieux. À ce sujet, il distingue deux catégories de patients : ceux présentant plus de cinq tâches cutanées, considérés comme contagieux, et ceux ayant entre une et cinq tâches, qui ne le sont pas. De ce fait, il conseille un diagnostic précoce.
« Si elle n’est pas diagnostiquée et traitée précocement, la lèpre peut entraîner de graves complications, notamment des déformations des doigts, une perte de sensibilité aux mains et aux pieds, ainsi que des réactions lépreuses pouvant aller jusqu'à la cécité », explique Koffi Daniel, ajoutant qu’un traitement efficace et gratuit est disponible en Côte d’Ivoire, accessible 24h/24.
Abordant la situation épidémiologique dans la région du Tonkpi, il met en garde contre la prévalence encore élevée de la maladie, notamment dans les départements de Zouan-Hounien et Man. Certaines localités, telles que Banneu, Gnanleu et Téapleu, sont particulièrement touchées, ce qui justifie selon lui, la nécessité d’une vigilance accrue.
Concernant la prise en charge, l’infirmier explique que dès l’arrivée des patients à l’hôpital, un traitement médicamenteux est immédiatement administré. Pour les cas plus complexes, un transfert vers un centre de référence est effectué afin d’assurer un suivi approfondi, notamment par l’administration de corticothérapie pour traiter les réactions lépreuses. Un pavillon d’hospitalisation est également prévu pour les patients nécessitant une surveillance prolongée.
Face à cette situation préoccupante, Koffi Daniel lance un appel aux autorités politiques et administratives. Il insiste sur l’importance de renforcer les campagnes de dépistage et de sensibilisation, car de nombreuses personnes ignorent les premiers signes de la maladie et tardent à consulter, compliquant ainsi la prise en charge. Il exhorte enfin à intensifier les efforts pour éradiquer cette maladie, qui demeure endémique dans certaines régions du pays.
Le jeudi 2 juin 2022 à Abidjan, l'ex-Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a présidé une réunion de plaidoyer et de mobilisation des ressources en vue du financement du plan "Zéro Lèpre" d'ici 2030.
Evalué à neuf milliards sept cent soixante-seize millions cinquante-quatre mille (9.776.054.000) de francs CFA l'objectif de ce plan est d’éliminer la lèpre, de stopper sa transmission et de prévenir ses conséquences en Côte d'Ivoire d’ici à 2030.
Au cours de cette réunion, le Ministre de la Santé, Pierre Dimba, a révélé que le pays détecte plus d'un cas de lèpre tous les trois jours, avec un taux de guérison de 90% parmi les patients traités.
L’étude de la National Institutes of Health publiée en octobre 2023 indique que la Côte d’Ivoire enregistre en moyenne 800 nouveaux cas de lèpre chaque année depuis 10 ans, avec 9% d'enfants, 40% de femmes et 18% d'infirmité de degré 2. De nombreux efforts restent donc à faire pour éradiquer la maladie.
Selon la National Library of Médecine, à travers une étude publiée en octobre 2023, la lèpre est une maladie tropicale négligée (MTN) encore présente dans plus de 120 pays, et dont plus de 200 000 nouveaux cas sont notifiés chaque année.
AUGUSTE BEUGRE