DECEMBER 9, 2022
Santé

Insuffisance rénale-Professeur Tia Mélanie (néphrologue) : « Après le succès de la dialyse péritonéale, nous souhaitons réaliser la première greffe rénale au CHU de Bouaké »

Insuffisance rénale-Professeur Tia Mélanie (néphrologue) : « Après le succès de la dialyse péritonéale, nous souhaitons réaliser la première greffe rénale au CHU de Bouaké »

Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bouaké a réalisé récemment sa toute première dialyse péritonéale, marquant une avancée majeure dans la prise en charge de l’insuffisance rénale. Dans un entretien publié le mardi 2 septembre sur la page officielle Facebook de l’établissement sanitaire, le Professeur Tia Mélanie, néphrologue titulaire au CHU de Bouaké, revient sur cette réussite, évoque la situation du patient concerné et annonce des perspectives, notamment la réalisation d’une greffe rénale.

SS-En quoi consiste la dialyse péritonéale ?

TM : La dialyse péritonéale est un traitement de suppléance rénale utilisé dans la prise en charge de l’insuffisance rénale, qu’elle soit aiguë ou chronique.
En principe, la dialyse repose sur des échanges réalisés grâce à une membrane semi-perméable, qui peut être artificielle ou naturelle. Lorsque la membrane naturelle est utilisée, en l’occurrence le péritoine, il s’agit alors de dialyse péritonéale. À Bouaké, l’équipe du service de néphrologie du CHU a effectué sa première dialyse péritonéale sur un enfant souffrant d’une insuffisance rénale aiguë compliquant un paludisme grave. Cette intervention a permis de lui sauver la vie.


SS-Comment se porte l’enfant aujourd’hui ?

TM : L’enfant se porte très bien. À son arrivée de Tingréla, il était inconscient. Aujourd’hui, il a totalement guéri : tous les signes cliniques ont disparu. Tout va bien chez lui. Nous avons pu combler une partie du déficit en équipements, et cette réussite représente déjà un grand succès pour notre équipe.


SS : Quels sentiments vous animent après un tel succès ?

TM : Nous éprouvons une grande satisfaction. Après une longue période de flottement dans ce domaine, nous avons pu réaliser cette dialyse péritonéale de manière manuelle, avec les moyens disponibles, malgré le manque d’équipements spécifiques. C’est une étape historique pour le CHU de Bouaké et une grande source de fierté pour nous tous.


SS-Que représente ce succès pour le CHU de Bouaké ?

TM : C’est une véritable première. Depuis le décès du Professeur Adonis, il y a plus de cinq ans, la dialyse péritonéale n’avait plus été pratiquée au CHU de Bouaké. Cette intervention marque donc la relance de cette technique thérapeutique essentielle. Elle ouvre une nouvelle page pour notre hôpital.

SS : Quelles sont vos attentes aujourd’hui ?

TM : Nous espérons obtenir le matériel nécessaire, afin de poursuivre dans cette dynamique et d’élargir la prise en charge aux autres enfants atteints d’insuffisance rénale. Nous attendons aussi beaucoup de l’ouverture prochaine du bloc mère-enfant, qui intégrera un service de néphrologie pédiatrique. Les ressources humaines existent déjà, il reste à les doter d’infrastructures adéquates.
Nous souhaitons que le CHU de Bouaké devienne un centre de référence en néphrologie, capable de pratiquer la dialyse péritonéale. Après le succès de la dialyse péritonéale, nous souhaitons réaliser la première greffe rénale au CHU de Bouaké. C’est notre objectif, et je reste convaincue.

Auguste Beugré

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