Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a présidé la cérémonie d’ouverture du Forum régional sur la transformation vers des systèmes agricoles durables, axé sur le partage d’expériences, le financement et l’institutionnalisation du Système de Riziculture Intensif (PN-SRI) en Afrique de l’Ouest, le lundi 05 mai 2025 à Bamako. Ce forum de haut niveau, qui réunit les représentants de 13 pays ouest-africains ainsi que plusieurs partenaires techniques et financiers, marque une étape clé dans la recherche de solutions durables pour renforcer la sécurité alimentaire dans la sous-région.
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Engagement du gouvernement
Abdoulaye Maïga a réaffirmé l’engagement du gouvernement malien à soutenir le secteur rizicole à travers des actions concrètes à court et moyen terme, en particulier pour les producteurs les plus vulnérables. Il a souligné que le SRI s’inscrit pleinement dans la Vision « Mali Kura netaasira ka ben san 2063 ma », ainsi que dans la Stratégie Nationale pour l’Émergence et le Développement Durable 2024-2033, deux documents de référence pour le développement économique et social du pays.
En outre, Abdoulaye Maïga a insisté sur l’importance stratégique du riz dans l’alimentation des populations ouest-africaines. « Le riz constitue aujourd’hui une denrée de base essentielle. En Afrique de l’Ouest, ce sont près de 20 millions de tonnes qui sont consommées chaque année, soit une moyenne de 45 à 55 kilogrammes par habitant. », a-t-il déclaré.
« Je vous rassure que le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour aider à l’atteinte des objectifs de développement et de mise à échelle du Système de Riziculture Intensif dans la sous-région, pour le bonheur de notre peuple », a-t-il soutenu.
Le chef du gouvernement malien a exprimé sa reconnaissance aux partenaires techniques et financiers, en particulier à la Coopération allemande, pour leur accompagnement constant dans le développement du SRI. Sans manquer de saluer l’engagement du ministre de l’Agriculture et des services techniques nationaux, précisant que leur mobilisation constitue un levier essentiel pour la réussite de cette transition agricole.
Demande croissante
Malgré son importance, la production locale de riz peine à répondre à la demande croissante, alimentée par une forte croissance démographique et l’évolution des habitudes alimentaires. Cette insuffisance structurelle conduit à une dépendance accrue aux importations, représentant une pression sur les balances commerciales nationales et menaçant la souveraineté alimentaire de la région. Dans ce contexte, le Système de Riziculture Intensif (SRI) se positionne comme une alternative crédible et durable pour augmenter les rendements tout en préservant les ressources naturelles. Déjà expérimenté avec succès dans plusieurs pays africains, ce système repose sur des techniques culturales améliorées, une gestion rationnelle de l’eau et une valorisation des pratiques agro écologiques.
Une vision de développement durable
M. Faliry Boly, président de l’Interprofession Riz (IFRIZ-Mali), a mis l’accent sur la nécessité d’une forte implication des acteurs locaux. Il a appelé à un engagement accru en faveur de la production locale, soulignant que le développement endogène ne peut être une réalité sans une véritable appropriation des innovations agricoles par les producteurs eux-mêmes.
Le forum, qui s’étale sur 03 jours, a été pensé comme un espace d’échanges et de collaboration entre les différents maillons de la chaîne de valeur rizicole. Y participent des experts venus de 13 pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Mali, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo et le Nigeria.
Les représentants des gouvernements, des organisations paysannes, du secteur privé, ainsi que des partenaires internationaux, notamment la Coopération allemande, partagent leurs expériences et explorent les moyens de mise à l’échelle du SRI. L’objectif est de dégager des pistes d’action concrètes pour intégrer ce modèle dans les politiques agricoles nationales et régionales.
Ce forum ouvre ainsi la voie à une dynamique régionale renouvelée en faveur de systèmes agricoles plus résilients, plus productifs et plus durables. Les recommandations issues des travaux devraient alimenter les futures politiques agricoles et contribuer à faire du riz un véritable moteur de développement pour l’Afrique de l’Ouest.
Fabrice NOUZIANYOVO