Une étape importante vient d’être franchie dans la politique de modernisation du secteur agricole malien. Le lundi 14 avril 2025, le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a accueilli la cérémonie de lancement officiel du Projet ZAP (Zone Agricole Partagée), en présence du ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, de représentants de l’Union Européenne, de membres du gouvernement, de diplomates, d’acteurs du secteur agricole, et de nombreux jeunes venus assister à cet événement prometteur.
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Porté par l’Union des Ambassadeurs, avec l’appui stratégique et technique de l’Union Européenne, le projet ZAP se veut un cadre structurant et innovant pour la formation, l’insertion et l’autonomisation des jeunes dans le domaine agricole. Il s’agit d’un programme ambitieux qui répond à plusieurs enjeux majeurs : l’employabilité des jeunes, la sécurité alimentaire, et le développement économique local.
200 jeunes bénéficiaires
La phase inaugurale du projet concerne 200 jeunes bénéficiaires, dont 50 % de femmes ainsi que des personnes vivant avec un handicap, une orientation qui témoigne de la volonté des initiateurs de promouvoir l’inclusion sociale et l’égalité des chances. À travers des modules de formation technique, des stages pratiques, et un accompagnement à l’entrepreneuriat, ces jeunes seront formés pour devenir des acteurs de changement dans le secteur agricole. L’objectif est clair : faire émerger une nouvelle génération d’agriculteurs professionnels, innovants, connectés aux chaînes de valeur locales et capables de répondre aux défis économiques et climatiques du pays.
Lors de la cérémonie, le ministre Kelema a salué cette initiative qui s’inscrit pleinement dans les priorités nationales en matière de développement. « Ce projet est une réponse concrète à l’exode rural et au chômage des jeunes. Il vise à créer les conditions pour que la jeunesse malienne puisse envisager un avenir ici, dans son pays, avec des perspectives réelles d’épanouissement professionnel et personnel », a-t-il affirmé. Selon le Ministre, les bénéficiaires de ce projet sont les futurs architectes d’une agriculture moderne, résiliente et orientée vers l’innovation, la transformation locale et la création de valeur ajoutée. Il a également mis en avant le potentiel du secteur agricole comme levier stratégique pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et renforcer la souveraineté économique du Mali.
Un million d’emplois d’ici 2028
Le Projet ZAP ne se limite pas à cette première cohorte. À terme, il vise la création d’un million d’emplois directs d’ici 2028 à travers le développement de zones agricoles modernes, équipées et connectées où les jeunes pourront non seulement produire, mais aussi transformer, conditionner et commercialiser leurs produits. Cette vision est en parfaite cohérence avec la Stratégie Nationale 2063 du pays, portée par le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, qui mise sur la modernisation de l’agriculture, la promotion de l’entrepreneuriat rural, et la valorisation des filières agricoles locales pour bâtir une économie forte et autonome. « Le département de l’Agriculture sera un partenaire engagé aux côtés de l’Union des Ambassadeurs pour garantir la réussite du projet Zone Agricole Partagée », a soutenu M. Ke
Une dynamique collective
Le projet ZAP est avant tout une dynamique collective qui mobilise des partenaires institutionnels, des experts du secteur agricole, des jeunes volontaires, et des communautés locales. Il incarne une nouvelle approche de développement agricole, fondée sur la participation, la responsabilisation et la durabilité. En offrant à la jeunesse malienne des opportunités concrètes de formation, de financement et d’accompagnement, ce projet entend redonner à l’agriculture ses lettres de noblesse, tout en contribuant à la stabilité sociale, la paix et la prospérité durable du pays.
Fabrice NOUZIANYOVO
