Abidjan, le mardi 2 décembre 2025(SS)-À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les gouvernements et les partenaires, à élargir rapidement l’accès aux nouveaux outils approuvés, notamment le lénacépavir (LEN), afin de réduire les infections et de contrer les perturbations des services de santé essentiels causées par les réductions de l’aide étrangère, indique un communiqué publié ce lundi 1er décembre 2025.
Dans cette déclaration, l’OMS souligne que l’introduction et l’approbation en 2025 du lénacépavir injectable deux fois par an pour la prévention du VIH, a permis de mener une riposte ‘’remarquable’’, malgré d’importantes difficultés de financement.
Selon Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, les réductions brutales et soudaines des financements internationaux en 2025 ont entraîné des perturbations dans les services de prévention, de traitement et de dépistage du VIH. A cela s’ajoutent les programmes communautaires essentiels, notamment la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et les initiatives de réduction des risques pour les personnes qui s’injectent des drogues.
Le Directeur général de l’OMS ajoute : « parallèlement, nous disposons d’opportunités importantes, avec de nouveaux outils prometteurs susceptibles de changer la trajectoire de l’épidémie de VIH. L’accès élargi à ces outils pour les personnes exposées au risque de VIH partout dans le monde doit être la priorité absolue de tous les gouvernements et partenaires. »
En juillet dernier, l’OMS a publié de nouvelles recommandations préconisant l’utilisation du lénacépavir comme option supplémentaire de prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour la prévention du VIH. Le lénacépavir est une alternative très efficace et à longue durée d'action aux comprimés oraux et aux autres options thérapeutiques. Il représente une intervention transformatrice pour les personnes confrontées à des difficultés d'observance et à la stigmatisation liée à l'accès aux soins.
Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le sida est placée sous le thème : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida » . Une occasion pour l’OMS de préconiser la solidarité et l’investissement dans les innovations pour protéger et autonomiser les communautés les plus exposées. L’organisation note qu’après des décennies de progrès, la riposte au VIH se trouve à un tournant décisif.
En 2024 les efforts de prévention du VIH ont stagné, avec 1,3 million de nouvelles infections, touchant de manière disproportionnée les populations clés et vulnérables.
49 % des nouvelles infections
Les données de l’ONUSIDA révèlent que près de la moitié (49 %) des nouvelles infections par le VIH se sont produites parmi les populations clés, à savoir les travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres et les personnes qui s’injectent des drogues et leurs partenaires sexuels .
L’OMS précise en outre, que les travailleuses du sexe et les femmes transgenres courent un risque 17 fois plus élevé de contracter le VIH. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes courent un risque 18 fois plus élevé. Les personnes qui s'injectent des drogues courent également un risque 34 fois plus élevé de contracter le virus.
À l'échelle mondiale, l’OMS estime à 40,8 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, et à 630 000 le nombre de décès liés au VIH.
L'AIDS Vaccine Advocacy Coalition confie qu'en octobre 2025, 2,5 millions de personnes qui utilisaient la prophylaxie pré-exposition(PrEP) en 2024 n'y avaient plus accès en raison des seules réductions de financement des donateurs. De telles perturbations pourraient freiner la dynamique de riposte mondiale au VIH, compromettant les efforts visant à mettre fin au sida d'ici 2030.
L’OMS a préqualifié le lénalidomide (LEN) pour la prévention du VIH le 6 octobre 2025, une préqualification qui a suivi l’approbation des autorités réglementaires nationales, facilitant ainsi l’accès à ce médicament en Afrique du Sud (le 27 octobre), au Zimbabwe (le 27 novembre) et en Zambie (le 4 novembre 2025). Ces approbations ont été obtenues grâce à la procédure d’enregistrement collaborative (CRP) de l’OMS.
Rish Koffi

