Le Centre international de conférences de Bamako accueille depuis le 16 septembre le tout premier Congrès gynéco-pédiatrique du Mali, organisé conjointement avec les Journées scientifiques de l’Office national de la santé de la reproduction. L’événement, qui prend le 20 septembre 2025, rassemble des médecins, chercheurs, décideurs politiques et partenaires internationaux autour d’un enjeu déterminant : réduire la mortalité maternelle et infantile dans le pays. Le congrès est une initiative conjointe de la Société malienne de gynécologie obstétrique et de l’Association malienne de pédiatrie, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Le thème retenu pour cette première édition, « Contribution de la recherche et de l’innovation pour la promotion de la santé reproductive », s’inscrit dans la dynamique des Objectifs de développement durable (ODD), notamment celui qui vise à ramener d’ici 2030 le ratio mondial de mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes.
367 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes
Malgré les efforts engagés, les indicateurs de santé maternelle et infantile restent préoccupants au Mali. Selon les dernières données inter-agences de 2023, le pays enregistre 367 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) rapporte également des taux élevés de mortalité néonatale (32 pour 1 000), infantile (58 pour 1 000) et des enfants de moins de cinq ans (91 pour 1 000), des chiffres parmi les plus élevés d’Afrique de l’Ouest.
Le représentant résident de l’UNFPA, Mohamed Lemine Mohamed Beida, a salué les progrès réalisés tout en appelant à un renforcement des mécanismes de surveillance des décès maternels et néonatals, ainsi qu’à une consolidation du financement basé sur les résultats. De son côté, le président de la Société africaine de gynécologie et d’obstétrique, Professeur Ibrahima Tékété, a insisté sur la responsabilité des praticiens dans l’accompagnement global des femmes enceintes.
Améliorer l’accès aux soins, réduire les disparités régionales…
Au programme du congrès figurent des sessions de formation continue, des conférences et tables rondes animées par des experts maliens et internationaux. Les échanges porteront notamment sur les moyens d’améliorer l’accès aux soins, de réduire les disparités régionales et d’accélérer les progrès en faveur de la santé maternelle et infantile. Les recommandations issues de ces travaux devraient contribuer à l’élaboration de politiques publiques plus efficaces, en phase avec les réalités sanitaires du pays. Un enjeu de taille pour un Mali qui ambitionne de tourner la page des décès évitables de mères et d’enfants.
Fabrice Nouzianyovo
