Santé

Mpox en Afrique : tout comprendre sur l’impact grandissant de la maladie et son mode de transmission

Mpox en Afrique : tout comprendre sur l’impact grandissant de la maladie et son mode de transmission
Cas de variole du singe

Alors que les États-Unis interrompent leurs relations avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), principal bailleur de fonds des actions humanitaires en matière de santé en Afrique, la variole simienne, appelée en anglais mpox, progresse rapidement sur le continent africain.

  • La variole simienne a été identifiée pour la première fois chez l’humain en 1970 en République démocratique du Congo (anciennement Zaïre)

  • Selon l’OMS, quinze pays africains ont déjà signalé une flambée de variole simienne en 2024.

  • Il faut une réponse coordonnée entre les autorités sanitaires, les gouvernements africains et les organisations internationales.

La variole simienne a été identifiée pour la première fois chez l’humain en 1970 en République démocratique du Congo (anciennement Zaïre) tel que rapporté par plusieurs sources sur la maladie. Elle était alors causée par le sous-type Clade I, dont le nouveau variant actuel est une mutation. Depuis son apparition, cette maladie est restée principalement limitée aux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, où la transmission s’effectue généralement par contact avec des animaux infectés, notamment des rongeurs.

Selon l’OMS, quinze pays africains ont déjà signalé une flambée de variole simienne en 2024, avec un total de 2 030 cas confirmés et 13 décès enregistrés depuis le début de l’année. À titre de comparaison, l’année 2023 avait comptabilisé 1 145 cas et sept décès. Fait alarmant, quatre pays – le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda – qui n’avaient jamais été touchés auparavant ont signalé des cas depuis la mi-juillet 2024.

En République démocratique du Congo, qui concentre plus de 90 % des cas signalés, un nouveau variant du virus circule depuis septembre 2023 dans la région orientale du pays. Le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya ont également rapporté des cas liés à ce variant, ce qui suscite des inquiétudes quant à une propagation transfrontalière.

Les chiffres publiés en août 2024 par l’agence de santé Africa CDC sont encore plus préoccupants : depuis janvier 2022, 38 465 cas de mpox ont été recensés dans 16 pays africains, entraînant 1 456 décès. En 2024, on observe une augmentation de 160 % du nombre de cas par rapport à 2023. Face à cette flambée, le président de l’Africa CDC, Jean Kaseya, a déclaré lors d’une conférence de presse que la variole simienne représentait désormais une menace pour l’ensemble du continent. « Le mpox a traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent. J’annonce, le cœur lourd, mais avec un engagement indéfectible envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique continentale. », a-t-il insisté.

L'Africa CDC précise également que le taux de létalité du virus dépasse les 3 %, les enfants de moins de 15 ans étant les plus vulnérables, représentant 60 % des cas. Toujours selon l’agence de santé, au 13 septembre 2024, 26 544 cas de mpox ont été signalés, dont 5 735 cas confirmés et 724 décès, répartis sur au moins 15 pays africains. La Côte d'Ivoire, en particulier, comptabilisait à cette date 181 cas, dont 43 confirmés, et un décès.

Le mpox n'est pas un phénomène exclusivement africain. En mai 2022, une épidémie de variole simienne s'est déclarée et s'est rapidement propagée en Europe, en Amérique et dans les six régions de l'OMS. Au total, 110 pays ont signalé environ 87 000 cas et 112 décès. L’OMS souligne que cette flambée mondiale a d’abord touché principalement les hommes homosexuels et bisexuels ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, avant de se propager à travers des réseaux de contact rapproché.

Concernant la prise en charge, la Haute Autorité de Santé (HAS) propose des recommandations destinées aux professionnels de santé pour orienter le traitement des patients atteints du mpox.

Face à cette épidémie en pleine expansion, une réponse coordonnée entre les autorités sanitaires, les gouvernements africains et les organisations internationales apparaît essentielle pour endiguer la propagation du virus et protéger les populations vulnérables.

L’histoire du virus remonte à 1958, lorsqu’il a été isolé pour la première fois dans une colonie de singes à Copenhague, au Danemark. Ces primates présentaient des lésions cutanées similaires à celles de la variole humaine, d’où l’appellation initiale de variole du singe. Cependant, les scientifiques s’accordent aujourd’hui à dire que ce ne sont pas les singes qui transmettent la maladie à l’humain, mais plutôt les rongeurs. Le réservoir animal exact n’a toutefois pas encore été identifié.

Les symptômes de la variole simienne incluent une éruption cutanée caractéristique, accompagnée de fièvre, de maux de gorge, de céphalées, de douleurs musculaires et dorsales, d’une fatigue intense et d’un gonflement des ganglions lymphatiques. Le diagnostic repose d’abord sur l’examen clinique réalisé par des spécialistes, notamment des infectiologues et des dermatologues. La confirmation en laboratoire se fait par un test PCR en temps réel sur des prélèvements oropharyngés et cutanés.

Auguste Beugré

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