La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a tenu une conférence de presse au Sofitel Hôtel Ivoire, le lundi 10 février 2025, au cours de laquelle a été présenté le rapport 2024 sur le développement économique en Afrique. Ce rapport met en avant l'importance des investissements dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) ainsi que dans le secteur des transports.
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Le rapport met en évidence l'importance des technologies numériques pour renforcer la résilience économique du continent.
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Il s'articule autour de trois axes majeurs : la réduction de la dépendance aux marchés volatils, l'abaissement des coûts et le renforcement des PME ; l'exploitation du potentiel du commerce régional et l'adoption de mesures politiques en faveur d’un avenir plus solide.
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La mise en œuvre intégrale de la ZLECAF pourrait permettre la création d’un marché de 3,4 milliards de dollars.
Présenté par Rebeca Grynspan, Secrétaire Générale de la CNUCED, et Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME, le rapport souligne comment les dynamiques politiques et les investissements stratégiques ont renforcé la résilience de l'Afrique face aux chocs mondiaux et créé de nouvelles opportunités économiques. Il s'articule autour de trois axes majeurs : la réduction de la dépendance aux marchés volatils, l'abaissement des coûts et le renforcement des PME ; l'exploitation du potentiel du commerce régional ; ainsi que l'adoption de mesures politiques en faveur d’un avenir plus solide.
Le rapport met en évidence l'importance des technologies numériques pour renforcer la résilience économique du continent. Malgré la croissance des infrastructures TIC, seuls neuf pays africains disposent de réseaux fiables et efficaces, mettant en lumière des lacunes majeures dans la chaîne d’approvisionnement. Il relève également l’interdépendance entre le développement des infrastructures de transport et celui des TIC. Malgré une utilisation accrue des services TIC depuis 2010, le score global de l’indice reste inférieur à 20, ce qui traduit des insuffisances notables en matière d’accès aux biens et services TIC sur le continent. Certains pays, comme le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie et la Namibie, affichent néanmoins un fort potentiel dans ce domaine. Cette situation se reflète également dans la composition des exportations africaines, où les biens et services TIC ne représentaient que 5,2 % des exportations totales de services en 2019.
Par ailleurs, le rapport indique que la mise en œuvre intégrale de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) pourrait permettre la création d’un marché de 3,4 milliards de dollars. Toutefois, pour exploiter pleinement ce potentiel, il est essentiel d’investir dans les infrastructures, notamment les réseaux de transport, d’énergie et de TIC, tout en simplifiant les politiques et les procédures commerciales, comme les formalités douanières, et en soutenant l’industrialisation.
« L'Afrique est confrontée à de graves défis, qu'il s'agisse de la volatilité des marchés mondiaux, du coût élevé de la dette ou des déficits d'infrastructures. », a déclaré Rebeca Grynspan, soulignant que le continent possède un énorme potentiel et peut jouer un rôle clé dans son propre développement économique grâce aux investissements dans les TIC.
De son côté, le ministre Souleymane Diarrassouba a soutenu : « Nous voulons prioriser l’industrie des matériaux de construction, promouvoir l’industrie de l’emballage et du textile, et bâtir une industrie moderne et compétitive ».
« Malgré certaines vulnérabilités, les économies africaines ont su maintenir le cap. L’intégration économique reste un atout majeur. Pour faire face aux chocs, il est impératif de développer des stratégies adaptées. Ce rapport nous exhorte à diversifier nos économies et à renforcer notre coopération », a-t-il ajouté.
Il convient de rappeler que la CNUCED œuvre pour un développement inclusif à travers le commerce et l’investissement. En rassemblant des acteurs de divers horizons, elle permet aux nations de mettre le commerce au service de la prospérité.
Auguste Beugré