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Nicolas Richard (DG De Loxea) : « 30 000 véhicules électriques arrivent chaque année en Côte d’Ivoire »

Nicolas Richard (DG De Loxea) : « 30 000 véhicules électriques arrivent chaque année en Côte d’Ivoire »

Nicolas Richard est le directeur général de Loxea Côte d’Ivoire, filiale du groupe Cfao. Dans cet entretien, il parle des enjeux des véhicules électriques pour le pays et les perspectives. C’était le 21 février 2025, à l’occasion de la présentation de ‘’ BYD TANG’’, la troisième gamme de véhicules électriques mis sur le marché par ce groupe.

Parlez-nous du projet « On vous donne la route » ?

Je voudrais rappeler que nous avons lancé le projet de véhicules électriques avec BYD, précisément en mars 2024. Cela fait un an. Mais deux ans en arrière, on importait ce type de véhicules pour des tests, dans la dynamique de la réduction de notre empreinte carbone. Ces véhicules ont plusieurs intérêts. Il y a un intérêt écologique : ce sont des véhicules qui n’émettent aucun gaz polluant à effet de serre. Il y a aussi un intérêt au niveau du coût d’utilisation, du confort et puis au niveau technologique ce sont des véhicules qui sont bien équipés en dernières technologies. Et à travers le slogan « On vous donne la route », inspirée de la tradition ivoirienne « on vous donne la moitié de la route ou on de ; demande la route », lorsque quelqu’un nous rend visite ». Mais nous, nous voulons donner pas la moitié mais entièrement la route aux usagers à travers cette offre pour traduire notre confiance.  

Etes-vous seul dans ce projet ?

Nous sommes alliés au 1er constructeur mondial de véhicules électriques qui est BYD.

Selon vous, les véhicules électriques ont-ils un avenir en Côte d’Ivoire ?

La Côte d’Ivoire est le premier marché de l’Afrique de l’ouest, où nous recevons environs 30 000 véhicules électriques chaque année. Je pense qu’il y a beaucoup d’avenir pour ce type de véhicules et puis on a un environnement qui est très favorable. C’est le pays qui a la meilleure électricité en Afrique de l’ouest en termes de couverture réseau, ce qui va nous permettre de développer notre réseau de recharge. Et je pense qu’après ce lancement, cela va avoir un effet boule de neige parce qu’on s’est très vite rendu compte que le public ivoirien est très friand de nouveauté.

La Côte d’Ivoire est le seul pays concerné par ce projet ?

On a déjà lancé cette marque au Sénégal et nous allons mailler toute l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique subsaharienne.



Vous n’avez pas d’appréhensions quand on sait que les véhicules à énergie fossile ont encore de beaux jours devant eux. Et il y a aussi la question des bonnes de recharge qui peinent à se concrétiser ?

Aujourd’hui, nous n’avons plus d’appréhensions. Le groupe s’est associé avec une société IVITECH qui fabrique et pose des bornes de recharge. Nous serons bientôt à 25 bornes sur Abidjan et une solution de recharge à domicile (la recharge domestique). Les véhicules sont vendus avec des bonnes de recharge qu’on peut installer au domicile de l’usager. Du coup, le problème de la recharge est résolu.

Et la thermique ? Elle est encore très développée.

La thermique est appelée à disparaître puisqu’en 2035, les constructeurs européens auront l’obligation de ne plus fabriquer les véhicules thermiques. Si cette échéance est maintenue cela veut dire qu’on aura plus d’offres. Donc même s’il restera quelques stocks, les constructeurs ne vont produire des véhicules conventionnels uniquement pour l’Afrique. Heureusement, puisque les véhicules électriques vont coûter moins cher.

Qu’est-ce qu’il faut entendre par « ça va coûter moins cher ». Quand on sait qu’aujourd’hui les véhicules électriques coûtent beaucoup plus cher que les véhicules à énergie fossile ?

Aujourd’hui, nous sommes à des prix équivalents aux véhicules thermiques, mais à terme la technologie va évoluer, peut être aussi on fera des véhicules moins équipés, à des prix abordables. Il va y avoir toute une révolution et je pense que c’est le volume qui va entraîner tout ce changement.

Quelles sont vos projections dans ce secteur industriel ?

Le gouvernement ivoirien, dans sa dynamique de renouvellement de son parc auto vise 10% du marché en véhicules électriques d’ici 2030. C’est un projet ambitieux mais réalisable parce qu’on constate que lorsqu’un client vient acheter un véhicule les autres suivent. Nous avons un client qui a pris un véhicule, après il en a pris jusqu’à 4. Et puis la connaissance du produit va permettre de développer la marque.

Combien de véhicules électriques comptez-vous écouler par an ?

Nous visions une centaine de véhicules pour la première année. Si nous gardons cette ambition, nous allons avoir d’autres gammes, on pourrait viser 200 à 300 voitures par an à court terme. C’est certes peu pour le marché ivoirien en plein essor mais après, il peut avoir un emballement de l’intérêt et on pourra atteindre jusqu’à 1000 voitures d’ici peu.

Entretien réalisée par Eugène YAO

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