Selon les auteurs, l’unité de stérilisation figure parmi les services les plus sensibles du fait de la manipulation fréquente de dispositifs médicaux souillés, de l’utilisation de produits désinfectants et de l’exigence de rapidité dans le traitement du matériel. Un environnement où la fatigue, le stress et les risques techniques peuvent s’accumuler au détriment de la santé du personnel.

L’étude s’appuie sur la méthode Déparis, premier niveau de la stratégie participative SOBANE, visant à associer les travailleurs à l’identification des problèmes et à l’élaboration de solutions. Un comité de neuf membres, coordonné par le chargé de la santé et sécurité au travail du CSRéf a ainsi mené deux sessions d’analyse.

Les résultats sont éloquents : 50 actions préventives ont été proposées, dont 66 % ne nécessitent aucun coût, preuve que l’amélioration des conditions de travail passe souvent par des mesures organisationnelles simples. L’étude révèle également que six situations (33,3 %) sont jugées satisfaisantes tandis que cinq (50 %) demandent des améliorations. En revanche, deux situations (11,1 %) sont qualifiées d’insatisfaisantes, touchant notamment aux risques électriques, d’incendie et aux risques psychosociaux.

Douze (12) aspects devront faire l’objet d’investigations plus poussées afin de renforcer la prévention. Pour les auteurs, ces constats doivent servir de base à une politique plus structurée de santé et sécurité au travail au sein de l’établissement, dans un pays où les risques professionnels restent sous-estimés malgré des chiffres mondiaux alarmants. L’Organisation internationale du travail rappelle que 2,78 millions de personnes meurent chaque année à la suite d’accidents du travail ou de maladies professionnelles.

Cette étude offre ainsi un éclairage essentiel sur une unité stratégique du système hospitalier et ouvre la voie à des actions concrètes pour mieux protéger les agents de santé à Niono.

Fabrice Nouzianyovo