Bamako, le vendredi 28 novembre 2025(SS)-Sur instruction du président de la Transition, les services du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable (MEADD) ont procédé à la destruction de 23 dragues qui sévissent sur le fleuve Niger. Ces engins d’extraction, souvent utilisés de manière illégale constituent une menace majeure pour l’écosystème du fleuve, déjà fragilisé par la pollution, l’ensablement et les effets du changement climatique.
Destruction de 23 dragues
Les agents mobilisés sur terrain ont fait un rapport alarmant de la situation : moteurs en marche, rejets polluants en plein fleuve, dégradation accélérée des berges. Face à l'ampleur des dommages, la ministre Doumbia Mariam Tangara a instruit une mission spéciale à Koulikoro, afin de procéder à la destruction immédiate des dragues sur un important site d’exploitation illégale. Ainsi, le mercredi 26 novembre, en présence de l’équipe du MEADD, du Gouverneur, du préfet, du Maire de la Commune urbaine et des services techniques, l’opération de destruction a été effective. Au total, 23 dragues ont été identifiées et saisies. Les moteurs, accessoires et équipements combustibles ont été entièrement brûlés.
Cette opération témoigne de l’engagement renouvelé du MEADD mais également de la coopération efficace entre les services techniques, les autorités locales et les forces de sécurité. Cette action vise à empêcher définitivement la remise en service de ces dragues.
Quant aux carcasses métalliques, plus complexes à éliminer, des réflexions sont en cours pour définir une solution technique et écologique appropriée. Les autorités ont promis une suite « diligente », afin d’éviter toute réinstallation clandestine.
Renforcer la surveillance du fleuve
Très impliqué dans cette lutte, le Gouverneur de Koulikoro, Colonel Lamine Kapori Sanogo a salué les efforts du MEADD et s’est engagé à renforcer la surveillance du fleuve dans sa région. Il a exprimé sa volonté à mettre fin à la prolifération des dragues, rappelant que la préservation du fleuve Niger n’est pas seulement un impératif environnemental, mais également social et économique pour les populations riveraines.
La ministre Doumbia Mariam Tangara s’est réjouie de l’importante saisie réalisée et a insisté sur la détermination de son département à poursuivre les opérations. Elle a annoncé la mobilisation renforcée de tous les services concernés : l’Agence du Bassin du Fleuve Niger, les Eaux et Forêts, les services d’assainissement, et l’ensemble des structures déconcentrées de l’État. La ministre a assuré que cette opération ne restera pas isolée. Elle sera étendue à toutes les localités où les dragues opèrent sur les cours d’eau, faisant de la lutte contre l’exploitation illégale une priorité nationale.
À travers cette action, le gouvernement envoie un message clair : la protection du fleuve Niger est désormais une ligne rouge. Ressource vitale pour des millions de Maliens, le fleuve est un patrimoine environnemental et culturel essentiel. Le MEADD entend ainsi montrer que la loi sera appliquée avec rigueur pour préserver ce précieux écosystème.
Fabrice Nouzianyovo

