Bamako, le mercredi 17 décembre 2025(SS)-Le ministère de la Santé et du Développement Social a procédé, le lundi 15 décembre 2025, au lancement officiel des Journées Scientifiques 2025, consacrées à la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales. La cérémonie s’est tenue sous la présidence de la ministre, le Médecin Colonel-major Assa Badiallo Touré, en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales, partenaires techniques et financiers, chercheurs et acteurs de la société civile.
Organisées par la Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et les Hépatites virales, ces journées s’inscrivent dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre le Sida. Elles constituent une plateforme stratégique d’échanges scientifiques, de partage d’expériences et de formulation de solutions fondées sur des évidences scientifiques, en vue d’accélérer la riposte contre ces trois pandémies.
Deux thématiques majeures au cœur des échanges
Les réflexions de l’édition 2025 s’articulent autour de deux thématiques clés. Sur la scène internationale, l’ONUSIDA a retenu le thème : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida », mettant en exergue l’impact des crises successives sanitaires, sécuritaires et économiques sur les systèmes de santé. Selon Dr. Marc Saba, représentant de l’ONUSIDA au Mali, ces perturbations doivent être perçues non seulement comme des défis, mais aussi comme des opportunités de transformation, de renforcement de la gouvernance et de résilience des États.
A l’échelle nationale, le Mali a fait le choix d’un thème audacieux et stratégique : « Sida, crise de financement extérieur : une opportunité pour promouvoir le financement souverain ». Cette orientation reconnaît la baisse progressive des financements extérieurs, tout en appelant à un leadership national renforcé et à l’innovation dans les mécanismes de financement domestique pour garantir la durabilité de la riposte.
Des chiffres qui interpellent
Lors de son discours, le représentant de l’ONUSIDA a rappelé des données préoccupantes sur la situation du VIH au Mali : plus de 111 000 personnes vivent avec le VIH ; près de 4 000 nouvelles infections sont enregistrées chaque année et environ 4 900 décès liés au Sida sont rapportés annuellement. Face à ces chiffres, il a souligné l’importance capitale des Journées Scientifiques, qui offrent un cadre pour : analyser les perturbations affectant les services VIH, tuberculose et hépatites ; partager les innovations en matière de dépistage, de prise en charge et d’intégration des services et proposer des pistes concrètes pour un financement national prévisible, durable et souverain.
La ministre de la Santé et du Développement Social, le Médecin Colonel-major Assa Badiallo Touré a salué l’engagement et les efforts remarquables de l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales. « On revient de très loin. Nous avions des chiffres assez inquiétants, mais aujourd’hui, nous progressons dans le bon sens », a-t-elle déclaré. Évoquant les objectifs à l’horizon 2030, la ministre de la Santé et du Développement Social a indiqué que le VIH/Sida ne sera plus considéré comme une pandémie ou une urgence sanitaire majeure, mais plutôt comme une maladie chronique, grâce aux avancées enregistrées et à la consolidation des stratégies de riposte. À travers ces Journées Scientifiques 2025, le Mali réaffirme ainsi sa détermination à renforcer la réponse nationale face aux trois pandémies, en misant sur la science, l’innovation et un financement durable au service de la santé publique.
Fabrice Nouzianyovo

