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• En 2024, le CNTSCI a collecté 298 000 poches de sang, un bond spectaculaire par rapport aux 158 000 poches recueillies en 2021.
• Le CNTSCI a entrepris une modernisation complète de ses équipements techniques et procédés.
• Grâce à la mise en place d’un système logistique efficace, le sang collecté parvient désormais plus rapidement aux établissements de santé.

En 2024, le CNTSCI a collecté 298 000 poches de sang, un bond spectaculaire par rapport aux 158 000 poches recueillies en 202, rapporte l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP). Ce progrès est le fruit d’une gouvernance renforcée et d’un soutien financier accru de l’État, avec un budget de fonctionnement passé de 2,5 à 5 milliards de FCFA. Ces moyens supplémentaires ont permis d’investir dans des infrastructures modernes et de répondre plus efficacement aux besoins croissants en produits sanguins.

Modernisation et efficacité accrue 

Pour répondre aux défis du système de santé ivoirien, le CNTSCI a entrepris une modernisation complète de ses équipements techniques et procédés. En 2024, l’intégralité des composants sanguins collectés a été séparée, assurant une meilleure préparation des produits sanguins labiles (PSL), comme les globules rouges, les plaquettes et le plasma. Par ailleurs, l’introduction de systèmes d’automatisation dans les analyses médicales a permis une plus grande rapidité et fiabilité dans le traitement des prélèvements. Ces avancées technologiques ont également permis au CNTSCI d’étendre son action aux zones rurales et isolées, où les besoins en transfusion sanguine sont souvent urgents mais peu couvertes.

Système logistique efficace

La distribution des produits sanguins constitue un autre défi majeur que le CNTSCI s’efforce de relever. Grâce à la mise en place d’un système logistique efficace, le sang collecté parvient désormais plus rapidement aux établissements de santé, même dans les régions éloignées. Ce dispositif réduit les délais d’approvisionnement, augmentant ainsi les chances de survie des patients dans des situations critiques comme les accidents ou les complications obstétricales. La gestion optimisée des stocks et le suivi des besoins en temps réel ont également contribué à minimiser les ruptures et à garantir la disponibilité des produits sanguins dans le pays.

Malgré ces avancées, beaucoup de défis restent à relever. Les hémorragies sévères au cours de la grossesse, de l’accouchement ou du post-partum demeurent la première cause de décès maternel en Côte d’Ivoire, comme dans beaucoup de pays à revenu faible ou intermédiaire, indique l’OMS. En 2013, selon l’OMS, 27 % des 289 000 décès maternels dans le monde étaient dus à des hémorragies. Par ailleurs, la demande en produits sanguins continue de croître, dépassant souvent l’offre disponible. Cette situation souligne la nécessité de maintenir un équilibre délicat entre la collecte, la qualité et la distribution des produits sanguins.

Un avenir prometteur

En atteignant l’autosuffisance, le CNTSCI a posé les fondations d’un système de santé plus résilient et mieux équipé pour faire face aux besoins croissants des populations. Toutefois, maintenir ces acquis nécessitera une vigilance constante, une capacité d’adaptation et une innovation continue. Comme le souligne Dr Edward Kelley, Directeur du Département Prestation de services et sécurité à l’OMS. « La sécurité transfusionnelle est une intervention vitale essentielle qui doit être mise à la disposition des patients qui en ont besoin. », soutient-il.

Pour consolider ces acquis et aller plus loin dans sa mission, le CNTSCI pourrait intensifier ses campagnes de sensibilisation pour recruter davantage de donneurs réguliers. Une collaboration renforcée avec les organisations de la société civile, les communautés religieuses et les entreprises privées permettrait également d’élargir la base des donneurs. L’adoption de technologies numériques, telles que des plateformes de gestion des stocks et de planification des collectes, pourrait optimiser davantage la chaîne d’approvisionnement. En outre, des programmes éducatifs pour sensibiliser les populations aux bienfaits du don de sang pourraient jouer un rôle crucial dans le développement d’une culture de don volontaire.

Tout en s’appuyant sur ces progrès, le CNTSCI peut continuer à sauver des vies et à améliorer durablement le système de santé ivoirien.

Auguste Médéric Beugré