Selon les spécialistes de la gynécologie de l’Établissement Elsan en France, les pilules contraceptives, bien qu’efficaces et largement utilisées, présentent des effets secondaires et inconvénients qu’il est essentiel de relever. En particulier, la pilule microprogestative, fréquemment recommandée pour les femmes ne pouvant pas recourir aux contraceptifs combinés, peut provoquer divers désagréments.
- Parmi les 1,9 milliard de femmes dans le monde, 1,1 milliard avait besoin de services de planification familiale (OMS)
- Malgré ses avantages, la pilule microprogestative présente des inconvénients notables
- Pour une contraception hormonale, une consultation médicale est essentielle
Effets indésirables
L’un des médecins de cet établissement confie que malgré ses avantages, la pilule microprogestative présente des inconvénients notables. Celle-ci ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST), rendant indispensable l’utilisation de préservatifs dans certaines situations. Et trouver la pilule la mieux adaptée peut également nécessiter plusieurs tentatives, ce qui peut être contraignant. En cas d’oubli, souligne-t-il, le délai pour rattraper la prise est limité à 12 heures pour les pilules contenant du désogestrel, mais seulement à 3 heures pour celles à base de lévonorgestrel, ce qui exige une rigueur stricte.
En outre, le médecin soutient que la pilule microprogestative aggrave, très souvent, l’acné chez les femmes. Lesquelles peuvent aussi observer une prise de poids, en particulier celles ayant une prédisposition à ce phénomène. Les troubles menstruels, tels que des saignements inter-menstruels, des cycles irréguliers ou même l'absence totale de règles, sont également fréquents. Ces effets varient selon les individus et un certain temps d’adaptation peut être nécessaire pour déterminer le traitement le plus adapté.
Cependant, « la pilule microprogestative est généralement bien tolérée et peut être utilisée dans des situations spécifiques, telles que le post-partum. Elle peut commencer deux à trois semaines après l’accouchement pour les femmes allaitantes, sans risque pour l’enfant. En l’absence d’allaitement, son utilisation peut débuter immédiatement après la naissance », soutiennent les spécialistes de l’établissement sanitaire français. Et de préciser qu’avant d’entamer une contraception hormonale, une consultation médicale est essentielle. Car la pilule délivrée, sur prescription, permet d’évaluer les besoins et les contre-indications. Il est à noter qu’une sage-femme est autorisée à prescrire cette contraception, mais uniquement dans les six semaines suivant l’accouchement et pour une durée maximale de trois mois. En effet, ces mesures facilitent l’accès à ce moyen de contraception pour un plus grand nombre de femmes.
L’enquête EDSCI-II réalisée de décembre 2011 à mai 2012 par le ministère de la Santé et de la Lutte Contre le Sida (MSLS) et l'Institut dans le cadre d’une série d’enquêtes nationales sur la contraception en Côte d'Ivoire, révèle une bonne connaissance des méthodes contraceptives parmi les femmes ivoiriennes. Selon l’enquête, 92 % des femmes interrogées connaissent au moins une méthode contraceptive, et parmi celles-ci, 90 % sont familières avec les méthodes modernes. Les méthodes les plus connues incluent le préservatif (87 %), la pilule (77 %) et les injections (70 %), tandis que les méthodes moins populaires, comme la stérilisation masculine et les implants, sont moins bien connues, respectivement par 16 % et 5 % des femmes. Quant aux méthodes traditionnelles, fait savoir l’enquête, la continence périodique est mentionnée par 62 % des femmes, tandis que 40 % citent la méthode du retrait. Ces données révèlent une grande diversité d’attitudes et de comportements en matière de contraception, avec des connaissances variées selon les méthodes modernes et traditionnelles.
Taux mondial de prévalence contraceptive (65 %)
En 2021, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), parmi les 1,9 milliard de femmes en âge de procréer (15-49 ans) dans le monde, 1,1 milliard avait besoin de services de planification familiale. Parmi elles, 874 millions utilisaient des méthodes modernes de contraception, tandis que 164 millions en étaient privées. L’indicateur 3.7.1 des Objectifs de Développement Durable, mesurant la proportion de femmes en âge de procréer utilisant des méthodes modernes de planification familiale, est resté stable à environ 77 % au niveau mondial entre 2015 et 2022. Toutefois, en Afrique subsaharienne, cette proportion est passée de 52 % à 58 % pendant la même période.
L’OMS indique également que les préservatifs sont la seule méthode contraceptive capable de prévenir à la fois les grossesses non désirées et la transmission des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH.
Il faut noter que la contraception joue un rôle important dans le renforcement du droit des individus à choisir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent avoir et à espacer les naissances. En 2022, le taux mondial de prévalence contraceptive, toutes méthodes confondues, était estimé à 65 %. Pour les femmes mariées ou en couple, l’utilisation des méthodes modernes atteignait 58,7 %, précise l’OMS.
La pilule contraceptive demeure une méthode fiable, mais son usage doit être accompagné d’un suivi médical approprié.
Auguste BEUGRE