Abidjan, le lundi 15 décembre 2025(SS)-De plus en plus de chercheuses africaines s’illustrent par des innovations scientifiques à fort impact social, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie. À travers leur parcours, elles montrent que la science peut être un puissant levier de développement et d’émancipation.
Dans une interview accordée à RFI et publié le vendredi 13 décembre, la chercheuse sénégalaise Aminata Sarr, lauréate du Prix international L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science, est revenue sur sa passion pour les sciences, son parcours académique et son innovation agricole pour lutter contre la faim sur le continent africain.
Sur la question de l’origine de sa vocation, Aminata Sarr explique que son intérêt pour la science est né très tôt, nourri par son amour de la nature. Cette curiosité l’a conduite vers des études en agronomie, puis vers une thèse en énergies renouvelables, entamée au Burkina Faso, aujourd’hui axée sur l’optimisation conjointe de la production agricole et énergétique.
Sur le regard de son entourage, la chercheuse souligne qu’elle a bénéficié d’un soutien familial et académique déterminant, contrairement à de nombreuses jeunes filles de sa région natale de Saint-Louis. Sa mère, sa sœur ainsi que certains enseignants ont joué un rôle majeur dans son engagement vers la recherche scientifique.
Abordant les solutions face à la faim en Afrique, Aminata Sarr met en avant les systèmes agrivoltaïques, qui associent agriculture et énergie solaire. Elle y a intégré un dispositif d’irrigation automatisé basé sur des capteurs, permettant d’apporter aux cultures la quantité d’eau strictement nécessaire, au moment opportun.
’’En milieu rural, les producteurs n’ont pas toujours une idée précise de la quantité d’eau à appliquer, ce qui peut conduire à une surexploitation. Ces systèmes permettent donc une utilisation plus durable de l’eau, et donc une agriculture plus durable’ ’, a-t-elle déclaré.
Interrogée sur l’impact social de la science et sur la portée de sa distinction, elle affirme vouloir contribuer à l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. La dotation de 10 000 euros servira à la diffusion de ses travaux scientifiques. Aux jeunes filles africaines, elle lance un message de confiance et de persévérance : croire en ses capacités et oser s’imposer dans le monde de la science.
A. Beugré

