DECEMBER 9, 2022
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AFSF 2025 : Pr Mary Abukutsa Onyango et Dr Mercy Diebiru-Ojo lauréates du Prix africain de l’alimentation

AFSF 2025 : Pr Mary Abukutsa Onyango et Dr Mercy Diebiru-Ojo lauréates du Prix africain de l’alimentation

Deux femmes chercheuses Dr Mercy Diebiru-Ojo, nigériane spécialiste du manioc, et Professeure Mary Abukutsa Onyango, horticultrice kenyane pionnière des légumes africains indigènes, ont reçu le Prix africain de l’alimentation pour avoir révolutionné les systèmes alimentaires africains, le mercredi 3 septembre 2025, à Diamniadio (Sénégal), en présence de dirigeants politiques, scientifiques et représentants du secteur privé.

Le Prix africain de l’alimentation est doté de 100 000 dollars, soit plus de 50 millions FCFA, et récompense chaque année des personnalités dont les travaux ont un impact significatif sur la sécurité alimentaire, la nutrition, la résilience climatique et l’autonomisation des communautés rurales en Afrique, selon les organisateurs, rapporté par APA.

Chercheuse et entrepreneure, Dr Diebiru-Ojo est saluée pour son rôle déterminant dans la transformation des systèmes semenciers du manioc et de l’igname au Nigéria. À travers son entreprise GoSeed Ltd, elle a introduit et adapté la technologie hydroponique semi-autotrophique (SAH, sigle anglais), permettant la production rapide de semences saines et de haute qualité.

« Nous avons surmonté les obstacles liés à l’accès aux bonnes variétés. Aujourd’hui, les agriculteurs disposent de semences adaptées à différents segments de marché, avec des rendements doublés et une valorisation premium », a expliqué Dr Diebiru-Ojo. Et d’ajouter : « Ce prix est un appel à faire encore plus. Il me remplit de joie de voir les agriculteurs demander consciemment ces variétés, et de pouvoir leur répondre : oui, elles sont disponibles, elles sont saines, et elles sont pour vous ».

Professeure à l’Université Jomo Kenyatta au Kenya, Mary Abukutsa Onyango consacre depuis plus de trois décennies ses recherches aux légumes africains indigènes — longtemps marginalisés, mais essentiels à la nutrition et à la résilience climatique. Son engagement est né d’une expérience personnelle : allergique aux protéines animales dès l’enfance, elle découvre très tôt les vertus des légumes traditionnels. « Quand j’ai commencé mes recherches en 1992, ces légumes étaient considérés comme des aliments de pauvres. Mon objectif était de les repositionner comme des piliers de la nutrition africaine », a-t-elle expliqué.

« Ces légumes ont une valeur nutritionnelle exceptionnelle. Le malum, par exemple, contient 20 fois plus de fer que le chou. Nous devons les intégrer dans les politiques alimentaires, les programmes scolaires, et les chaînes de valeur », a insisté professeure Onyango.

En tant que président du comité du Prix, Dr Jakaya Mrisho Kikwete, ancien président de la Tanzanie, a salué le leadership visionnaire des deux lauréates, qui incarnent une transformation inclusive, fondée sur la science, la culture et l’engagement communautaire.

Rédaction

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