Longtemps symbole de pollution et de souffrance pour les habitants d’Akouédo, commune de Cocody-Abidjan, l’ancienne décharge, qui a accueilli pendant plus de 50 ans les déchets de la capitale économique ivoirienne, a aujourd’hui fait place à un vaste parc urbain. Beau, agréable et paisible, ce par urbain est présenté comme le plus grand de l’Afrique de l’Ouest. Ce projet inédit marque un tournant majeur pour la communauté locale, et surtout l’amélioration du cadre de vie des populations. Entre soulagement, espoir et nouvelles opportunités, les habitants voient désormais leur quotidien se transformer. Dans cet entretien, Dominique Koutouan, président de l'union des jeunes d'Akouédo village revient sur cette métamorphose de la décharge et sur les perspectives qu’elle ouvre pour la jeunesse et l’ensemble de la population.
SS-En tant que président des jeunes du village d’Akouédo, comment percevez-vous la transformation de l’ancienne décharge en un parc urbain pour votre communauté ?
Dominique Koutouan : La décharge d’Akouédo nous a longtemps apporté misère et souffrance. Aujourd’hui, elle a laissé place à un parc urbain, le plus grand d’Afrique de l’Ouest. C’est incroyable et surtout porteur d’espoir. Ce projet donne une nouvelle image au village d’Akouédo. C’est une initiative que nous saluons avec reconnaissance, et nous remercions les autorités pour cette réalisation qui change nos vies.
SS-Quelles opportunités ce nouveau parc offre-t-il particulièrement aux jeunes du village (emplois, loisirs, initiatives culturelles, sportives, etc.) ?
DK : Ce parc représente une grande opportunité pour les jeunes de ce village, dont le nom a été longtemps assimilé à la décharge. Il ouvre la voie à des emplois directs et indirects, et offre des espaces de loisirs et de détente. Nous pourrons y pratiquer des activités culturelles, sportives, mais aussi profiter d’aires de jeux et d’espaces verts pour nous ressourcer. C’est une véritable fierté pour le village d’Akouédo d’accueillir un tel espace.
SS-Avant la réalisation du projet, la décharge avait un impact sur la santé et l’environnement. Pensez-vous que le parc urbain a déjà commencé à améliorer la qualité de vie des habitants ?
DK : Oui, incontestablement. La décharge avait un impact négatif majeur sur la santé et l’environnement. La population en souffrait énormément, et la vitalité du village s’en trouvait affectée. Le parc urbain d’Akouédo a considérablement amélioré notre cadre de vie. Aujourd’hui, avec le parc, nous constatons déjà un embellissement du cadre de vie, le reprofilage régulier des voies, le curage des caniveaux et une meilleure gestion des eaux usées. C’est un réel soulagement pour les habitants, et nous espérons que cette dynamique sera durable.
SS-Quels effets positifs sur la santé publique ont été relevés après la fermeture de la décharge, notamment la disparition de certaines maladies ?
DK : La fermeture de la décharge a d’abord été un véritable ouf de soulagement. Sur le plan sanitaire, les changements sont nets : beaucoup de maladies liées à l’insalubrité ont fortement diminué, et les décès récurrents ont cessé. Autrefois, le centre de santé du village était constamment débordé à cause des affections causées par la décharge. Aujourd’hui, les choses se sont considérablement améliorées. Et l’odeur nauséabonde qui s’y dégageait constamment n’est qu’un lointain souvenir.
SS- Selon vous, quels sont les défis à relever par la jeunesse pour assurer la bonne gestion et la durabilité de ce nouvel espace vert ?
DK : Le défi majeur pour nous, jeunes, sera de contribuer à la promotion de ce parc urbain afin qu’il devienne une référence en Côte d’Ivoire et même en Afrique. Nous devons nous impliquer pour qu’il reste propre, accueillant et attractif, afin d’attirer un maximum de visiteurs. Ce parc est aussi un levier de développement touristique et économique pour le pays. C’est pourquoi, je voudrais demander aux autorités : qu’elles permettent à la jeunesse de profiter pleinement de cet espace qui est désormais une fierté nationale.
Entretien Réalisé par Auguste Beugré
