Environnement

Biodiversité : des experts prônent des solutions innovantes face aux défis environnementaux en Afrique

Biodiversité : des experts prônent des solutions innovantes face aux défis environnementaux en Afrique
Biodiversité marine

Une étude publiée le 9 janvier 2025 dans The Royal Society relève que l'Afrique abrite 20 % des forêts tropicales mondiales, principalement dans le bassin du Congo, couvrant 240 millions d'hectares et soutenant 100 millions de personnes.

Menée par Bezeng et Vincent Savolainen, l'étude a consulté 49 experts africains pour identifier les défis entravant la conservation de la biodiversité, notamment la croissance démographique, la surexploitation des ressources, le commerce illégal, le changement climatique et la pollution.

Cette biodiversité africaine, dont la préservation contribuerait à la protection de 30 % de la planète à l’horizon 2030, conformément aux objectifs 30×30 du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming Montréal, reste sujette à beaucoup de menaces documentées par cette étude. La croissance démographique, avec une population africaine qui devrait quadrupler d’ici à 2100 ; la surexploitation des ressources naturelles due à la pêche, à la chasse et à la récolte de plantes et d’animaux.

Face aux menaces sus-mentionnées, les experts recommandent d'accélérer la collecte, le partage et l'analyse des données afin d'éclairer les décisions politiques. Ils préconisent également d'innover en matière d'éducation et de renforcement des capacités pour les générations futures, tout en améliorant et étendant les zones protégées et les cadres juridiques. La mobilisation de financements créatifs est jugée essentielle pour soutenir les initiatives de conservation. De plus, l'intégration des connaissances indigènes et locales dans les stratégies de préservation est vivement encouragée.

Le biologiste Aristide Kamla Takoukam, Coordonnateur de l’ONG camerounaise African marine mammal conservation organization (AMMCO), est optimise. « Les États-Unis regorgent un nombre important de donateurs philanthropes qui se soucient de la protection de la biodiversité en Afrique, et qui apportent un soutien considérable à la conservation des espèces marines en Afrique », a-t-il fait savoir à nos confrères de Mongabay.

Charles Karangwa, de l'UICN, souligne la nécessité d'investir dans la gestion durable des écosystèmes et de réduire la dépendance aux financements extérieurs en intégrant des budgets internes pour la protection de la biodiversité.

Le biologiste camerounais Aristide Kamla appelle à renforcer les cadres juridiques pour les écosystèmes marins et à créer davantage d'aires marines protégées. Il alerte aussi sur l'urgence de lutter contre la pollution plastique dans les océans africains.

La professeure Beth Kaplin propose un modèle de conservation conviviale, conciliant savoirs traditionnels et recherche scientifique. Son initiative "Legacy Trees" au Rwanda vise à protéger les arbres indigènes essentiels à la séquestration du carbone et à la préservation de la biodiversité. Elle prône également le développement de l'écotourisme et le soutien aux efforts de conservation communautaire. Ces recommandations visent à atteindre l'objectif 30×30 du Cadre mondial pour la biodiversité d'ici 2030.

Auguste Beugré

Articles Similaires