Le système de riziculture intensive
une méthode durable pour augmenter les rendements en réduisant les ressources
Le système de riziculture intensive (SRI) révolutionne la production rizicole en permettant des économies significatives sur les semences et l’eau, tout en augmentant les rendements. Alors que traditionnellement, un producteur utiliserait 50 kg de semences pour un hectare, le SRI en nécessite seulement 10 kg. Un vrai gain pour les cultivateurs !
Le SRI, une méthode agro-écologique et intelligente face au changement climatique, offre aux agriculteurs la possibilité de produire davantage de riz en utilisant moins de ressources telles que l’eau et les semences, et moins d’intrants chimiques. Contrairement aux approches agricoles classiques, le SRI n’exige ni infrastructures coûteuses, ni nouvelles variétés de riz, ni recours massifs à des engrais ou pesticides. Il repose plutôt sur une meilleure gestion des cultures, optimisant ainsi le potentiel génétique des plants pour améliorer la croissance et la productivité.
Avec cette méthode, l’irrigation est également optimisée. Une fois les conditions favorables établies, le riz se développe efficacement sans avoir besoin d’importantes quantités d’eau. Selon Bassampa-Wouembi Abra Mafeli, responsable du projet de développement rural à l’ONG GRAPHE, “Le SRI favorise un tallage accru, ce qui signifie une augmentation de la production de grains.” En effet, un seul plant est repiqué par poquet, avec l’ajout de compost pour aérer le sol, tout en gérant l’eau de manière optimale.
Le projet régional RICOWAS, qui couvre 13 pays de la CEDEAO et s’inscrit dans le cadre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAO), promeut cette technique. Mme Abra Mafeli précise que le projet vise à diffuser cette technologie afin que les petits producteurs puissent l’adopter et en tirer profit.
Les principes de base du SRI
Pour obtenir les meilleurs résultats, certains principes doivent être respectés : comme exemple, la sélection des semences. Il est crucial de sélectionner soigneusement les graines de riz. Les producteurs doivent tremper les graines dans l’eau, retirer les grains avariés, puis préparer la pépinière. Le repiquage précoce en repiquant les jeunes plants, âgés de moins de 15 jours un par un dans les poquets il faut permettre un espacement de 25 cm entre les plants ceci est recommandé pour assurer une bonne aération. Il est conseillé de privilégier les matières organiques plutôt que les engrais chimiques au début de la culture, dans le but de parvenir à une autonomie en matière organique. Il est également important de biner régulièrement sous les plants de riz pour favoriser une bonne aération et un développement optimal des racines. L’irrigation est aussi une étape importante et doit se faire de manière alternée. Après le repiquage, les deux premières semaines, le sol est maintenu humide, puis la parcelle est asséchée jusqu’à l’apparition de fissures, avant d’apporter à nouveau de l’eau.
Une méthode durable et rentable
Le système de riziculture intensive est non seulement une solution durable pour faire face aux défis climatiques, mais il permet aussi aux producteurs d’augmenter leur productivité tout en réduisant leurs coûts. Avec un usage réduit de l’eau, le SRI devient un modèle de production plus résilient et économiquement viable pour les riziculteurs africains.
Cette méthode représente un tournant pour la production rizicole en Afrique de l’Ouest, ouvrant la voie à une agriculture plus durable, moins dépendante des ressources extérieures, et mieux adaptée aux changements climatiques.
Edithe Valerie N. (source Agri digital)
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