Face à l’ampleur des défis environnementaux en Côte d’Ivoire, la société civile s’impose comme un acteur incontournable. ONG, associations locales, journalistes et citoyens engagés multiplient les initiatives pour défendre l’environnement. Entre sensibilisation, plaidoyer et participation aux politiques publiques, leur rôle est désormais important.
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En Côte d’Ivoire, la société civile joue un rôle de plus en plus central dans la protection de l’environnement. Face à l’ampleur des défis écologiques, pollution plastique, déforestation, perte de biodiversité, les ONG, les associations communautaires et les mouvements citoyens s’organisent pour combler les insuffisances des pouvoirs publics. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la société civile est un partenaire stratégique dans la mise en œuvre des politiques environnementales, notamment en matière d’éducation et de plaidoyer.
Les organisations locales multiplient les campagnes de sensibilisation à travers le pays. Par exemple, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE-CI) organise régulièrement des activités de reboisement et des ateliers éducatifs dans les écoles. Le ministère de l’Environnement soutient, dans son rapport annuel publié en 2022, que plus de 300 actions communautaires de reboisement ont été menées en 2022 avec l’appui des ONG locales.
Ces initiatives favorisent l’adoption de comportements plus responsables face à l’environnement, en particulier chez les jeunes et dans les zones rurales.
En outre, la société civile agit comme un contre-pouvoir en dénonçant les atteintes à l’environnement. Des plateformes comme la Coalition des Acteurs Ivoiriens pour l’Environnement (CAIE) a par exemple alerté l’opinion sur la pollution liée aux activités minières à Dabakala (Nord du pays) ou encore la déforestation illégale dans le parc national de la Marahoué.
L’ONG Greenpeace Afrique soutient que la pression citoyenne a permis de suspendre plusieurs projets menaçant des aires protégées entre 2021 et 2023. Les médias et les journalistes environnementaux, quant à eux, jouent un rôle crucial dans la diffusion de ces alertes.
La société civile contribue également à l’élaboration des politiques environnementales. Des ONG participent aux consultations nationales sur le changement climatique et les stratégies de développement durable.
Dans le rapport de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) publié en 2022, il est précisé que " les contributions des organisations ivoiriennes de la société civile ont enrichi la dernière mise à jour des Contributions déterminées au niveau national (CDN) de la Côte d’Ivoire ».
Cette participation permet d’adapter les politiques publiques aux réalités locales et de mieux répondre aux besoins des communautés.
Cependant, beaucoup de défis subsistent. Plusieurs organisations déplorent le manque de financements, les difficultés d’accès à l’information environnementale et les obstacles administratifs. Dans un rapport de la Friedrich Ebert Stiftung rendu public en 2023, « plus de 70 % des associations environnementales en Côte d’Ivoire ne bénéficient d’aucun soutien financier régulier ».
Pour renforcer leur action, il est nécessaire que l’État ivoirien mette en place un cadre juridique plus favorable, encourage la participation citoyenne et établisse des partenariats structurés avec les acteurs non étatiques. Car sans la société civile, la transition écologique du pays restera incomplète.