Santé

Mali/Lutte contre le VIH/Sida : la prévalence du VIH est de 0,76 %, contre 1 % en 2021. 3 236 décès enregistrés en 2024, contre 4 300 en 2022 (HCNLS)

Mali/Lutte contre le VIH/Sida : la prévalence du VIH est de 0,76 %, contre 1 % en 2021. 3 236 décès enregistrés en 2024, contre 4 300 en 2022 (HCNLS)

Bamako, le mardi 2 décembre 2025(SS)-Le Mali a célébré le 1ᵉʳ décembre 2025 la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida au Centre international de conférences de Bamako (CICB). L’édition 2025 s’est tenue autour d’un thème stratégique : « Sida, crise de financement extérieur : une opportunité pour promouvoir le financement souverain », dans un contexte marqué par un recul des appuis internationaux. Pour maintenir le cap dans la lutte contre la pandémie, le pays a décidé de miser sur un financement national face à la baisse des appuis extérieurs.

Selon les données présentées par le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS), la prévalence du VIH au Mali est désormais de 0,76 %, contre 1 % en 2021, témoignant d’une baisse progressive de la circulation du virus. Toutefois, le pays fait face à des indicateurs encore préoccupants.

Nouvelles infections en hausse et prise en charge insuffisante

En 2024, 4 003 nouvelles infections ont été enregistrées, contre 5 800 en 2022, indique Dr Ichiaka Moumine Koné, secrétaire exécutif du HCNLS. Malgré cette baisse, « l’épidémie reste préoccupante au sein de certains groupes clés et des tranches d’âge vulnérables », a-t-il souligné. Le bilan des décès liés au VIH/Sida demeure significatif : 3 236 décès ont été enregistrés en 2024, contre 4 300 en 2022. Un autre défi majeur concerne la transmission mère-enfant. Sur les 4 361 femmes enceintes séropositives attendues dans les services de prévention, seules 2 003 ont été mises sous traitement, soit une couverture de 46 %. Une situation que le HCNLS juge insuffisante pour atteindre les objectifs nationaux et internationaux.

Renforcer le financement national

Face à la baisse du financement extérieur, les autorités plaident pour une mobilisation interne plus forte. Pour certains observateurs, les progrès réalisés ces dernières années restent « insuffisants pour atteindre les cibles fixées ». Il faut une réponse nationale plus robuste, tant sur le plan technique et communautaire que politique et financier, afin de renforcer le financement national. Malgré plusieurs campagnes de sensibilisation, le VIH/SIDA demeure un enjeu majeur de santé publique. En 2023, on comptait 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 1,4 million d’enfants âgés de 0 à 14 ans, selon l’ONUSIDA. Les déterminants sociaux, économiques et politiques aggravent la situation en Afrique subsaharienne. Dr Aliou Coulibaly, directeur du renforcement des capacités à Arcad Santé Plus, cite : « la pauvreté, la précarité socio-économique, les déplacements de population, les crises, les facteurs socioculturels, l’accès limité à l’éducation et aux soins etc » comme facteurs clés de cette persistance.

Faire du financement souverain un levier essentiel

La Journée mondiale de lutte contre le Sida intervient alors que le Mali s’efforce de consolider ses acquis, améliorer la prise en charge et garantir la pérennité des interventions dans un contexte de réduction des financements internationaux. Les autorités appellent donc à faire du financement souverain un levier essentiel pour soutenir les efforts de prévention et de prise en charge, afin de tendre vers l’objectif d’un pays sans Sida.

Fabrice Nouzianyovo

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