Pretoria, 2 décembre 2025 – La 13ᵉ Conférence mondiale des journalistes scientifiques (WCSJ 2025), ouverte lundi 1ᵉʳ décembre au CSIR International Convention Centre de Pretoria, a consacré une session à l’évolution du journalisme scientifique en Afrique de l’Ouest francophone. Lors de cette rencontre, Mamadou Traoré, administrateur directeur du média Science et Société et président de l’association ivoirienne Médias pour la Science et le Développement (MSD), a présenté les dynamiques émergentes en Côte d’Ivoire et au Mali, deux pays engagés dans un processus de structuration progressive de la médiation scientifique.
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Science et Société : un média régional devenu référence
Dans son intervention, Mamadou Traoré a rappelé le parcours singulier de Science et Société, média de vulgarisation scientifique qui couvre principalement la Côte d’Ivoire, le Mali et d’autres pays francophones de la région. Anciennement Journal Scientifique et Technique du Mali, ce média est reconnu comme le pionnier du journalisme scientifique malien. Il a progressivement élargi son champ éditorial et renforcé son positionnement régional pour répondre aux besoins croissants en information scientifique fiable et accessible. Aujourd’hui, Science et Société produit des enquêtes, des reportages, des dossiers thématiques et des formats multimédias destinés à rapprocher la science du public, tout en collaborant avec les universités, les centres de recherche et les institutions publiques.
MSD : professionnaliser le journalisme scientifique ivoirien
En tant que président de MSD, Mamadou Traoré a également présenté les efforts entrepris pour structurer la communauté des journalistes scientifiques en Côte d’Ivoire. L’association initie des prix de journalisme scientifique pour encourager l’excellence, organise régulièrement des formations spécialisées et développe des programmes d’immersion en laboratoires et instituts de recherche afin de renforcer les compétences des professionnels des médias. MSD œuvre également à sensibiliser le grand public aux enjeux scientifiques contemporains, tout en tissant des partenariats avec des organisations nationales et internationales engagées dans la promotion de la science.
Deux trajectoires complémentaires en Afrique de l’Ouest
En Côte d’Ivoire, le journalisme scientifique bénéficie d’un environnement favorable marqué par l’intérêt croissant des universités, la multiplication des médias thématiques et une demande plus forte d’information rigoureuse dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’environnement ou encore des technologies émergentes. Au Mali, malgré un contexte parfois difficile, une nouvelle génération de journalistes s’investit dans la vulgarisation scientifique, soutenue par des collaborations académiques et par l’héritage du Journal Scientifique et Technique, devenu Science et Société.
Un rôle crucial face à la désinformation
Mamadou Traoré a rappelé que la médiation scientifique constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour renforcer la qualité du débat public. Dans une région où la désinformation circule aisément, notamment lors des crises sanitaires ou environnementales, la capacité des journalistes à expliquer clairement les découvertes et les innovations revêt une importance stratégique. Selon lui, rendre la science accessible contribue directement à éclairer les décisions publiques et à promouvoir un développement mieux informé.
La participation de Science et Société et de MSD à la WCSJ 2025 a suscité un intérêt marqué au sein de la communauté internationale, confirmant la place croissante de l’Afrique de l’Ouest dans le paysage mondial du journalisme scientifique.
Mohamed Compaoré, envoyé spécial

