Le ver de Guinée, également appelé « filaire de Médine », est un parasite appartenant à la famille des nématodes et provoque la dracunculose, une maladie invalidante. Afin de mieux comprendre cette pathologie et les efforts entrepris pour son éradication en Côte d’Ivoire, le ministère de la Santé, de l'Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle a recueilli les éclairages de Dr Koffi Kouamé, Directeur-Coordonnateur du Programme national de lutte contre le ver de Guinée, dans un entretien publié sur la page Facebook officielle du Ministère, le jeudi 14 août 2025.
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Science & Société(SS) : Qu’est-ce que le ver de Guinée et comment contracte-t-on la maladie ?
Koffi Kouamé(KK) : Le ver de Guinée est une maladie parasitaire que l’on contracte en buvant de l’eau de marigot contaminée, et de l’eau de mauvaise qualité. C’est pourquoi, nous recommandons aux populations de consommer uniquement de l’eau potable, issue d’une pompe ou d’un puits bien aménagé. Pour l’eau de marigot, il faut la filtrer ou la faire bouillir avant consommation. Aujourd’hui, la couverture en eau potable au niveau national réduit considérablement ce risque.
SS : Que faire en cas de symptômes ?
KK : Entre la contamination et l’apparition des symptômes, il peut s’écouler neuf à quatorze mois. Les signes apparaissent lors de la sortie du ver, ce qui provoque fièvre, enflure et œdème au niveau du membre infecté. Cette phase s’accompagne d’une douleur atroce. Tremper la partie affectée dans l’eau soulage temporairement la douleur.
En présence de symptômes, le malade doit être isolé. La plaie doit être pansée jusqu’à ce que le ver sorte progressivement, à l’aide de petites baguettes, mais sans méthode traumatisante. Le patient peut être pris en charge à domicile ou conduit à l’hôpital.
SS : Le traitement est-il gratuit ?
KK : Oui. La prise en charge est entièrement gratuite. Le traitement consiste essentiellement en des pansements réguliers jusqu’à l’extraction complète du ver.
SS : Quand ce programme a-t-il été mis sur pied et quelles en sont les conclusions ?
KK : Le Programme national de lutte contre le ver de Guinée a été créé en 1993, à la suite d’une enquête nationale sur cette maladie. Ce programme a permis de recenser et de notifier 12 690 cas dans 503 localités du pays.
SS : Quelle est la stratégie nationale d’éradication ?
KK : Quatre axes principaux ont été développés : la surveillance épidémiologique, la communication, la lutte vectorielle et l’amélioration de la couverture en eau potable.
A. BEUGRE
