Selon l'OMS (2018), la pollution de l’air est un problème de santé majeur, causant sept millions de décès prématurés par an. Plus de 90 % des victimes sont dans des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire et, surtout en Asie du Sud-Est et en Afrique. Les régions de la Méditerranée orientale, de l’Europe et des Amériques sont aussi touchées.
La pollution de l'air, ou pollution atmosphérique, est définie par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme étant la contamination de l'environnement intérieur ou extérieur par tout agent chimique, physique ou biologique, modifiant les caractéristiques naturelles de l'atmosphère. Et les sources courantes incluent les appareils à combustion domestique, les véhicules à moteur, les installations industrielles et les incendies de forêt.
Selon un rapport sur la qualité de l'air mondial publié le 29 août 2023 par l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC), la pollution aux particules fines émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies représente « la plus grande menace externe pour la santé publique » dans le monde. Toujours selon le rapport, la pollution atmosphérique dégrade davantage la santé mondiale que le tabagisme ou la consommation d'alcool, particulièrement en Asie et en Afrique.
Maladies non transmissibles
La pollution de l'air à l'intérieur des habitations entraîne des maladies non transmissibles telles que l'accident vasculaire cérébral (AVC), la cardiopathie ischémique, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et le cancer du poumon.
Au cours d’une conférence de presse, Sylvia Medina, coordonnatrice du programme Air et Santé de Santé publique France, a souligné la vulnérabilité de plusieurs catégories de la population mondiale. « Les enfants sont davantage exposés à des maladies ultérieures en raison d'une capacité respiratoire entravée, les personnes âgées, les femmes enceintes, les travailleurs ou sportifs en extérieur et les fumeurs. », a-t-elle ajouté.
Une étude parue en mars 2019 dans la revue de cardiologie European Heart Journal (en) estime à 8,8 millions le nombre de morts prématurés chaque année dans le monde. Cette nouvelle évaluation est deux fois plus élevée que les précédentes ; elle dépasse l'estimation de la mortalité due au tabac, chiffrée à 7,2 millions de décès en 2015 par l'OMS. L'étude estime à 790 000 le nombre de morts dus à la pollution de l'air en 2015 dans l'ensemble de l'Europe. Cette estimation est nettement supérieure à celle de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) qui a dénombré 432 000 décès au cours de la même année. La Chine paie le plus lourd tribut avec 2,8 millions de morts. En moyenne, la surmortalité mondiale attribuée à la pollution de l'air est de 120 décès par an pour 100 000 habitants.
Environ 24 millions de personnes exposées
Malgré les efforts consentis par les autorités sanitaires pour réduire la mortalité liée à la pollution de l'air, les défis restent considérables en Côte d'Ivoire. Selon le NDC Partnership, environ 24 millions de personnes y sont exposées à une pollution dépassant les normes de l’OMS, ce qui a causé le mort de 34 000 personnes en 2016, dont 8 000 enfants. Les femmes et les filles sont particulièrement exposées en raison de l’usage du bois et du charbon de bois pour la cuisson.
"L'un des aspects les plus importants de la CDN actualisée n'est pas seulement notre ambition accrue en matière d'atténuation du changement climatique ou les avantages liés à la pollution atmosphérique, mais le fait que les objectifs et les engagements pris, sont basés sur l'identification et l'évaluation des mesures d'atténuation spécifiques qui peuvent les atteindre", déclarait Ange-Benjamin Brida, Ministère de l'Environnement de la Côte d'Ivoire, lors d’une interview rapportée par le NDC.
Grâce à la mise en œuvre de plusieurs mesures d'atténuation incluses dans le plan actualisé sur le changement climatique, le pays espère éviter plus de 7 000 décès prématurés par an.
Pour éviter d’être victime de la pollution de l’air, Airparif, organisme chargé de la surveillance et de l’information sur la qualité de l’air en Île-de-France, recommande plusieurs actions. Il est conseillé de limiter les activités physiques intenses lors des pics de pollution, d’aérer son logement en dehors des périodes de forte pollution, et d’éviter l’exposition aux sources de pollution intérieure comme le tabac, les bougies parfumées ou les produits ménagers chimiques.
L’organisme préconise également de privilégier les transports en commun, le vélo ou la marche plutôt que les véhicules thermiques, afin de réduire l’émission de polluants et d’améliorer la qualité de l’air ambiant.
Auguste BEUGRE