DECEMBER 9, 2022
Santé

Côte d’Ivoire : Des journalistes scientifiques s’imprègnent de la médecine aéronautique

Côte d’Ivoire : Des journalistes scientifiques s’imprègnent de la médecine aéronautique

Une vingtaine de journalistes ivoiriens ont bénéficié d’une journée d’immersion scientifique au Centre régional de médecine aéronautique et aéroportuaire (CERMA), le vendredi 19 septembre 2025. C’est une initiative de l’Association des Journalistes scientifiques de Côte d’Ivoire, dénommée Médias pour la Science et le Développement (MSD), en partenariat avec la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (SODEXAM).

En Côte d’Ivoire, la plupart des infrastructures aéroportuaires, situées à distance des centres-villes, enregistrent un grand nombre de passagers et de personnel chaque jour ; pouvant entraîner des incidents médicaux. Pour répondre à ce qui pourrait être comme des besoins en soins médicaux, l’Etat à travers sa structure SODEXAM, a créé (en 1997) la direction du Centre à vocation régional de médecine aéronautique et aéroportuaire (DCERMA), située dans l’enceinte de l’aéroport d’Abidjan. Le CERMA joue un rôle prépondérant dans la sécurité aérienne en assurant le suivi médical des personnels navigants, contrôleurs aériens et pompiers d’aérodrome, mais aussi dans la santé publique aéroportuaire à travers la prise en charge des urgences et le suivi sanitaire des usagers. 

Cette direction comprend deux grands départements que sont : le département d’expertise du personnel aéronautique (DEMPA) et le département des soins ou la médecine aéroportuaire (DMA).

Ainsi, la vingtaine de journalistes et professionnels des médias a pu découvrir et comprendre le fonctionnement du centre grâce à une visite guidée dirigée par Dr Joel Kouadio, médecin chef du CERMA et Dr Mougo Arnaud Kouadio, Cardiologue et Médecin Aéronautique.

Département de médecine aéronautique (DMPA)

Le département médecine aéronautique s’intéresse particulièrement au personnel naviguant qui doit se soumettre régulièrement à des contrôles médicaux de routine (obtenir le certificat d’aptitude). Il s’agit des pilotes, les hôtesses de l’air, les pilotes privés, les pilotes professionnels, les contrôleurs aériens, et toux ceux qui bénéficient d’une licence de navigation.

« (…) Il respecte des nomes (cardiaques, auditives, visuelles etc) qui dépendent de l’organisation internationale de l’aviation civile (OACI), exigeant à tous les centres spécialisés comme le nôtre à prendre en charge tout le personnel naviguant régulièrement », a fait savoir Dr Kouadio Alain Joel Hiabley, généraliste, expert en médecine aéronautique, Chef du Département de médecine aéronautique. Et d’expliquer qu’avant qu’un pilote ne prenne l’avion ; il fait une consultation, afin de s’assurer qu’il est apte pour le vol.  

Les statistiques du centre indiquent que les infections fréquentes chez le personnel naviguant sont les maladies liées à l'oto-rhino-laryngologie-ORL (anomalies du nez, de la gorge, du cou, et des oreilles), le paludisme, les problèmes digestifs, les troubles psychotiques, etc. L’objectif, « c’est la sécurité du vol », a insisté Dr Kouadio.

« Nous sommes équipés aux normes internationales ; il y a la technologie de pointe pour prendre en charge tous les travailleurs dans le domaine aéronautique, car nous sommes une médecine préventive. Laquelle veille sur la capacité de chacun à pouvoir travailler en altitude », a rassuré l’expert en médecine aéronautique.

Département de médecine aéroportuaire (DEMA)

Le département de médecine aéroportuaire est dirigé par Dr Joseph Ouerega, généraliste, expert en médecine aéronautique, Chef du Département de médecine aéroportuaire. Il offre des soins de santé primaires aux personnels des différentes sociétés de la plateforme aéroportuaire et le bien-être et la santé de toutes les populations environnantes, afin d’éviter les déplacements vers le centre-ville.

La visite a conduit à plusieurs services médicaux spécialisés, à savoir la cardiologie, l’audiogramme, l’ophtalmologie, l’ORL, la radiologie, la psychiatrie, la pneumologie, la diabétologie, la kinésithérapie, l’hématologie, la rhumatologie, la pédiatrie, la médecine du sport, la gastroentérologie, la dermatologie, la gynécologie (pas d’accouchement), l‘infectiologie, la neurologie et l’urologie.

« L’avantage ici ; c’est que nous sommes à mi-chemin entre le privé et le public et la prise en charge est aussi rapide que totale », a dit Dr Joseph Ouerega, précisant que des travaux de recherche sont en cours pour adapter les solutions à nos réalités.

Ce département est ouvert du lundi au vendredi de 7 H30 à 16H00, et bientôt 24h/24h, a confié la direction générale du CERMA.

La SODEXAM estime que renforcer la visibilité et la compréhension de ce dispositif par les médias ; c’est contribuer à une meilleure sensibilisation du public sur l’importance de la médecine aéronautique pour la sûreté du transport aérien et le développement du secteur.

 « La Côte d’Ivoire est une référence en matière de médecine aéronautique particulièrement. Nous avons été audités par l’avion civile de la Mauritanie, de l’Ethiopie dans le but de prendre en charge leurs patients ; et nous avons eu les félicitations de ces aviations civiles et aussi nous prenons en charge des patients qui viennent d’autres pays africains (Afrique du Sud), de l’Amérique du sud (le Brésil) et même de l’Europe », a fait savoir Ollo Hermann, directeur du CERMA, qui assurait l’intérim de Dr Jean-Louis Moulot, directeur général de la SODEXAM. Il a salué l’initiative, surtout qu’il ambitionne faire de ce centre une référence dans l'espace UEMOA. Avant d’encourageant les journalistes à être des ambassadeurs, afin de mieux faire connaître ce centre au plan national et sous-régional, renforcer la notoriété de la SODEXAM... En termes de nouvelles technologies, il a souligné que l’intelligence artificielle, l’informatique et la numérisation sont au cœur du développement stratégique du centre. 

Pour le président de MSD, Mamadou Traoré, cette initiative visait à renforcer les capacités des journalistes, afin qu’ils puissent mieux vulgariser le rôle de la médecine aéronautique auprès du grand public. « La santé aéronautique n’est pas seulement une affaire de pilotes ou de contrôleurs, elle concerne aussi les passagers et les communautés qui évoluent dans l’environnement aéroportuaire. Comprendre comment le CERMA garantit la sécurité des vols et la prise en charge des urgences permet de sensibiliser les citoyens sur l’importance de ce dispositif pour leur propre sécurité », a indiqué M. Traoré.

Le CERMA compte 24 agents permanents, une vingtaine de médecins spécialistes vacataires, dont 3 médecins examinateurs agréés en médecine aéronautique et plus d'une dizaine de spécialité. Ce centre est agréé par l’Autorité nationale de l’avion civile-ANAC en 2022 et détient un agrément du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, l’érigeant en centre médical spécialisé.

Le centre est ouvert au personnel naviguant certes, mais la population peut s’y rendre pour bénéficier de prestations à moindre coûts (avec ou sans assurance).

Rédaction

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