Tabac en milieu scolaire : Près de 20% des élèves et étudiants au Mali sont accros
De 2000 à 2018, environ 60 millions de personnes dans le monde ont abandonné la consommation tabac. Malgré cela, la consommation du produit devient de plus en plus inquiétante chez les sujets jeunes. Au Mali, il n’existe, pour l’instant, pas de chiffre officiel sur la prévalence du tabagisme. Mais des études récentes ont révélé un phénomène en vogue.
Le tabagisme est le fait de consommer du tabac, un produit manufacturé élaboré à partir de feuilles séchées de plantes de la famille des Solanacées. Le tabac tue 560 personnes par heure, il est à l’origine de près de cinq millions de décès par an dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Compte tenu de sa charge de morbidité, l’OMS classe le tabac comme quatrième rang des dix principaux facteurs de risque pour la santé. La consommation du tabac de nos jours prend une ampleur considérable en milieu juvénile.
Les résultats de l’enquête globale sur le tabagisme, réalisée à Bamako en octobre 2001, chez les jeunes élèves des écoles fondamentales avec 2 156 élèves, ont indiqué que plus du tiers des élèves de 13 -15 ans consommaient du tabac sous diverses formes. L’enquête menée par l’association de lutte contre le tabac, l’alcool et autres stupéfiants (ALUTAS Mali) sur le tabac et la pauvreté a révélé en novembre 2010 que 19,1% des élèves et étudiants sont des fumeurs. Ce chiffre n’indique pas le nombre exact des personnes concernées par le tabagisme au Mali.
«Je fume pour apaiser ma colère »
LE TABAC NUIT GRAVEMENT A LA SANTE. Pour Souleymane, étudiant à l’Institut des Sciences Appliquées, ce n’est pas ce « simple message » qui peut l’empêcher de fumer. «Je fume parce que je me sens bien après. Quand je suis en colère, je fume pour apaiser ma colère», se confie-t-il. Souleymane n’est pas un cas isolé. Ils sont nombreux, ces jeunes lettrés dans notre pays qui ne croient pas à la dangerosité du tabac. Fumer est-il le résultat de l’échec du système éducatif malien?
Au ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’on reconnaît l’existence du problème de tabagisme en milieu scolaire. Cependant, Kinane Ag GADEDA, le Secrétaire général du ministère est clair: «l’éducation des enfants c’est d’abord en famille». Selon lui, l’Etat seul, ne peut pas lutter contre le phénomène. Il faut, dit-il, l’implication de tous les acteurs de l’éducation d’un enfant, surtout la famille qui «ne veille plus sur le comportement des enfants». Aux dires de Kinane Ag GADEDA, la société malienne doit se ressaisir. «Chacun doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à ce fléau », a conclu le Secrétaire général du ministère de l’Education.
Attention: La reprise de cet article, même partielle, sans l’autorisation écrite du JSTM est passible de poursuite judiciaire.
Crédit photos: Sylvain Cherkaoui
Mariam Aldiou|JSTM.ORG