Le président du Réseau des réflexologues de Côte d’Ivoire (RR-CI), Elijah Gougbé, s’est prononcé sur la réflexologie, ses fonctions et surtout ses bienfaits pour l’organisme humain, lors d’un entretien, le mercredi 19 mars 2025, à son cabinet à Yopougon-Niangon (Abidjan Nord-Ouest).
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- Comment peut-on définir la réflexologie ?
La réflexologie est une médecine néo-holistique et ancestrale qui consiste à prévenir et à guérir plusieurs pathologies par des pressions, spécifiques sur des zones réflexes, qui sont des terminaisons nerveuses du corps. Et donc, à partir de ces pressions, on arrive à activer la fonction d'autorégulation et d'auto régénération des organes. L'organe qui était défaillant ou l'organe qui manifestait déjà des pathologies peut être totalement restauré.
- Pensez-vous qu'il y a intérêt pour tout le monde à consulter un réflexologue, même quand on est bonne santé ?
Oui, tout le monde a besoin de la réflexologie, parce que nous tous ; nous avons un corps avec des organes. Ces organes-là, à tout moment, peuvent être défaillants. Or, les séances d'entretien de la réflexologie permettent de maintenir l'organisme en bonne santé, de maintenir tous les systèmes immunitaires en équilibre. Ce qui fait qu'il n'y a pas de batteries, ni d'infections, et aussi des maladies qui peuvent l’affecter. L’organe est tout le temps en train de se rebooster par ses séances d'entretien ou par des séances de traitement pour les personnes qui sont déjà malades. Et aujourd'hui, quand je dis que tout le monde a besoin de la réflexologie, c'est pour dire que chacun doit avoir un réflexologue.
- Quels sont les bienfaits de cette pratique ?
Les bienfaits de la réflexologie sont énormes. Ça va de la prévention à la guérison. Prévention parce que la réflexologie peut permettre déjà de savoir quel est votre état sanitaire et comment vous pouvez vous prendre en charge. L'autre chose, c'est que sur plusieurs pathologies, la réflexologie apporte la restauration, pas seulement le soulagement. Même les pathologies un peu plus chroniques, telles que le diabète, l'hypertension et autres, la réflexologie permet d'apporter des solutions efficaces. Donc, il y a plusieurs bienfaits qu'on peut tirer simplement des séances de réflexologie.
- Comment peut-on devenir réflexologue professionnel ?
La réflexologie est une pratique peu développée en Côte d'Ivoire, contrairement au Ghana, au Bénin etc. Pour devenir réflexologue, il faut faire une formation de deux ans. A l'issue de la formation, une convention internationale a lieu chaque deux ans dans un pays. A cette rencontre, on organise la soutenance des étudiants pour l’obtention d’un diplôme en réflexologie.
- Combien peut coûter la formation en réflexologie et où peut-on se former, vue que la discipline est moins représentative en Côte d'Ivoire ?
La pratique de la réflexologie existe en Côte d'Ivoire depuis 2005 et on peut faire la formation dans nos cabinets ou nos centres. Je suis formateur. Quant aux coûts de la formation, il faut débourser la somme de 1.200.000 FCFA. Le versement ne se fait pas forcément en intégralité. On donne la possibilité à l'intéressé de pouvoir solder de façon échelonnée.
- A combien peut-on estimer le traitement d'une pathologie dans un cabinet de réflexologie ?
Il n'existe pas de montant standard. Ça dépend de la pathologie et sa manifestation. Cependant, la consultation en réflexologie coûte 25.000 FCFA au lieu de 60.000 il y a quelques années. Chaque séance de massage coûte 2.000 FCFA. Donc si au bout de trois à quatre ou plusieurs séances, le patient guéri, alors on peut tenir compte du cumul pour définir le prix.
- Vous avez dit que la réflexologie est pratiquée en Côte d'Ivoire depuis 2005, est-il possible d'avoir le nombre de cabinets et réflexologues que compte le pays ?
Malheureusement, nous ne sommes pas nombreux. La Côte d'Ivoire compte aujourd'hui 20 réflexologues et treize cabinets. Ces cabinets sont aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays, par exemple à Korhogo. Mais pour environ 30 millions d'habitants, ces chiffres sont insuffisants.
- Pouvez-vous, nous rassurer de l'implication du ministère de la Santé sur les activités de la réflexologie?
Au départ, c'était des difficultés administratives. Mais aujourd'hui, cette étape est levée, parce qu'on a l'accompagnement du ministère de la Santé. Nous sommes reconnus et les réflexologues ont des cartes professionnelles homologués par le ministère de la Santé. Donc, nous savons l’appui institutionnel du ministère de la Santé de notre pays.
- Quel est le regard des médecins conventionnels sur la réflexologie ?
Avec nos collègues de la médecine conventionnelle, ils pensent que c'est prétentieux de dire à une personne, tu souffres de telle pathologie, simplement par le toucher. Non, ce n'est pas prétentieux, parce qu'avant la médecine conventionnelle, la médecine traditionnelle se pratiquait. Simplement par le toucher, par le regard, on pouvait détecter des pathologies. Et ça, ce n'était pas la sorcellerie, c'est la science.
- Pouvez-vous, nous parler des difficultés que vous rencontrez ?
Effectivement, ce n'est pas toujours aisé. Les difficultés qu'on rencontre, c'est le fait que nous ne sommes pas nombreux. Un réflexologue peut gérer, à lui seul, plusieurs patients ; ce qui ne devait pas être le cas. Et l'autre, c'est la capacité à ouvrir les centres. Vous savez, pour notre pratique, les banques nous voient comme juste des masseurs. Donc, l'accompagnement financier est insuffisant pour ouvrir un centre.
Réalisé par Pacôme KOUASSI