À Genève, en marge de la 78e Assemblée mondiale de la santé (AMS78), les ministres de la Santé d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud-Est ont uni leurs voix pour une cause essentielle, celle de sauver la vie de millions d’enfants grâce à des stratégies intégrées et efficaces.
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Dans un contexte de pressions budgétaires croissantes et de défis sanitaires persistants, les dirigeants de plusieurs pays se sont réunis lors d’une table ronde ministérielle de haut niveau placée sous le thème : « Intégrer les stratégies pour la survie de l'enfant afin de maximiser l'efficacité et de sauver des vies ».
Organisée par le ministère de la Santé du Mali, le Centre pour le développement des vaccins au Mali (CVD-Mali) et le réseau REACH, cette rencontre a rassemblé les ministres de la République démocratique du Congo (RDC), du Mali et du Niger, ainsi que des représentants du Burkina Faso, de l’Inde, de l’Indonésie, du Nigeria et du Sénégal.
« Ce moment est celui de l’action », a déclaré le Médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, ministre malienne de la Santé et des Affaires sociales. « Des millions d’enfants meurent encore chaque année de causes évitables. Cela exige de notre part du leadership, de la solidarité et le courage de faire les choses autrement », a renchérit la ministre.
Son message a résonné avec force dans une salle marquée par l’urgence sanitaire et la volonté d’unir les efforts. La survie de l’enfant ne peut plus reposer sur des projets fragmentés ou des interventions isolées. Elle doit s’inscrire dans des politiques publiques nationales intégrées et pérennes, portées par les pays eux-mêmes.
Le professeur Samba Sow, coprésident de REACH et directeur du CVD-Mali, a mis en avant l’élan africain.
« Nous assistons à un mouvement croissant de solutions menées par l’Afrique, fondées sur l’équité, les données probantes et l’appropriation nationale », a déclaré M. Sow.
Pour les ministres présents, l’intégration des services essentiels tels que la vaccination, la nutrition, l’administration d’antibiotiques comme l’azithromycine et la lutte contre les maladies tropicales négligées, dans une approche cohérente, est non seulement rentable, mais surtout salvatrice.
Face à la baisse des financements des donateurs, les discussions ont mis en lumière la nécessité urgente de briser les silos et de construire des plateformes de services coordonnées, centrées sur les besoins des enfants et des familles. Ce changement de paradigme requiert une volonté politique forte et un engagement multisectoriel, incluant énergie, eau, assainissement, hygiène, et infrastructures de base.
Des partenaires internationaux tels que l’UNICEF, l’OMS, Save the Children et PMNCH ont salué cette dynamique, insistant sur le besoin de coopération transfrontalière pour relever des défis communs et tirer parti des opportunités régionales.
La réunion s’est conclue par un engagement ferme des ministres et partenaires à poursuivre le dialogue et à coordonner des actions concrètes. Objectif : surmonter les obstacles nationaux, suivre les progrès, partager les innovations et faire de la survie de l’enfant une priorité globale.
Les participants ont rappelé une évidence trop souvent oubliée à savoir : la survie de l’enfant doit être dirigée par les pays, pas par les projets. Pour atteindre tous les enfants, surtout les plus vulnérables, il faudra bâtir des systèmes de santé fonctionnels, renforcer la transparence, la responsabilité et assurer une coordination étroite entre les secteurs.
mc