Recherche et innovation technologique: 0,2% des recettes fiscales pour booster le secteur
90% des fonds de recherche au Mali proviennent de l’extérieur. Des fonds aux conditionnalités multiples et trop sélectifs. Pour renverser la tendance le gouvernement malien consacrera désormais 0,2% de ses recettes fiscales à la Recherche et à l’Innovation technologique.
L’annonce été faite par Assétou Founè Samaké Migan, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ce 08 avril, au Centre National d’Appui à la lutte contre la Maladie (CNAM) où, a été lancé, le fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT). En plus des recettes fiscales – environ 2,4 milliards FCFA sur la base des recettes fiscales de 2016 – le FCRIT sera alimenté par la contribution des partenaires techniques et financiers, la redevance sur les contrats de vente des résultats de recherche, les contrats de licence des brevets issus des interventions financées par le Fonds.
Le fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique est destiné entre autres: au développement des projets basés sur le partenariat entre les universités, les grandes écoles, les instituts de recherche et le secteur productif; au développement des projets des Assistants et Attachés de recherche inscrits en thèse, à la valorisation et à la vulgarisation des résultats de recherches notamment les travaux des chercheurs isolés.
Venus nombreux, les chercheurs ont applaudi le lancement du FCRIT. Particulièrement la Professeur Rokia Sanogo qui salue le fait que les femmes sont prioritaires à l’accès au fonds.
«La recherche au Mali est financée par l’extérieur et les résultats de nos recherches appartiennent à ceux qui les financent»,
déplore-t-elle.
«Pour moi, le lancement de ce fonds est salutaire et nous devons tout faire pour que les résultats obtenus soient valorisés»,
a indiqué la Chef du Département Médecine Traditionnelle de l’Institut national de Recherche en Santé publique (INRSP).
Pour le Professeur Alhousseni Bretaudeau, ancien Secrétaire Exécutif du Comité Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), le FCRIT est une très bonne chose.
«La recherche étant une question de souveraineté, il faut que l’Etat puisse mettre à la disposition des chercheurs des fonds compétitifs pour la formation et la recherche pour le développement de notre pays»,
a insisté l’enseignant-chercheur.
Le fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT) est doté de trois organes: le comité de pilotage, le secrétariat technique, la commission scientifique.
La Commission scientifique est un organe consultatif chargé: d’instruire les dossiers soumis au fonds; de formuler des avis techniques et scientifiques à l’intention du Comité de pilotage.
Le Secrétariat technique est l’organe d’exécution chargé : d’élaborer les documents techniques relatifs aux conditions d’accès au fonds; proposer les membres de la commission scientifique; organiser les appels à propositions de dossiers; etc.
Le Comité de pilotage est l’organe délibérant. Ses missions portent sur: la fixation d’un plafond annuel de participation du fonds aux projets faisant l’objet d’un accord de financement; la fixation des conditions d’accès au fonds; la composition de la Commission scientifique.
Banicono