Voici pourquoi il faut cultiver et consommer des mouches
Les larves de mouche sont bénéfiques contre différentes parasitoses grâce à leurs propriétés antimicrobiennes. Riche en acide gras, les larves sont très nutritives pour l’homme et utilisées en dernier recours pour traiter les plaies diabétiques, soutient le Zootechnicien-Nutritionniste, N’Golopé Koné.
La majorité des gens trouve que les larves de mouche ou asticots sont très répugnantes. « Et pourtant, la larve ingère tout autour d’elle, les microbes vivant dans son environnement. Même le virus du sida (VIH) », révèle le médaillé d’or de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), N’Golopé Koné, meilleur inventeur malien de l’an 2000. Aujourd’hui à la retraite, N’Golopé Koné œuvre pour la promotion de la culture des mouches. Où récemment il était au Burkina Faso pour expliquer à la population les bonnes pratiques à adopter pour réussir la culture des mouches.
Consommation des mouches
D’ici 2030, nous serons plus de 9 milliards de bouches humaines à nourrir selon la FAO (l’organisation mondiale pour l’alimentation). Ce qui pose d’épineuses questions environnementales du fait de la pollution des sols et de l’eau due à la production animale intensive. La solution pour l’humanité proposée par N’Golopé Koné est la consommation des insectes. Et plus particulièrement des larves de mouche de l’espèce Hermetia illucens, également connue sous le nom de mouche soldat noire. Une idée pas aussi biscornu, puisqu’elle va dans le sens de ce que préconise la FAO qui tente de promouvoir leur consommation.
En réalité, les larves de mouche fournissent des protéines et des nutriments de haute qualité en comparaison avec la viande et les poissons. Elles sont particulièrement importantes en tant que compléments alimentaires pour les enfants sous-alimentés. Leur forte teneur en acides gras : les oméga-3 réduisent considérablement la tension chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle, aussi les troubles du comportement chez l’enfant.
Elles sont également riches en fibres et oligo-éléments tels que le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore, le sélénium et le zinc.
Culture des mouches
Passé l’aspect ragoutant de la chose, manger de la viande de mouche semble ne présenter que des avantages. D’autant plus que leur élevage est assez simple et ne nécessite pas beaucoup d’espace.
C’est pourquoi, après s’être familiarisé avec l’élevage des mouches soldats (Hermetia illucens) et des mouches domestiques (musca domestica) dans des conditions expérimentales. L’inventeur a mis tout son talent dans la conception d’appareils, et dans la réflexion des techniques fonctionnelles, permettant à n’importe qui de faire son élevage de mouche très simplement. « Au Mali, à cause du climat assez chaud, c’est la mouche domestique que je cultive le plus », note le Zootechnicien-nutritionniste. Le principe de l’élevage de cet insecte est d’exposer de substrats différents, dans des lits d’élevage pour attirer les mouches naturellement présentes dans l’environnement. Quelques jours après, les asticots peuvent être cueillis (3 à 4 kg d’asticots en 4 jours) en brossant le substrat ou en le tamisant.
Utile pour la volaille et en médecine
De nombreuses études ont montré que les larves de mouches réduisent les maladies chez les volailles. En effet, les larves de mouches nettoient la sphère intestinale de l’animale, et se comportent comme des antibiotiques. La raison pour laquelle les techniques de N’Golopé Koné sont acceptées par la population, est que l’alimentation de poules avec des asticots aurait des bénéfices économiques par rapport à d’autres sources de protéines.
Dans le monde, près de 3 000 dermatologues ont recours à des larves de mouches pour la cicatrisation des plaies les plus difficiles. Une récente étude internationale publiée en ligne vient de démontrer l’efficacité décuplée des larves de Luciala Sericata, dite “mouche verte” – une espèce très commune dans la plupart des régions du monde – lorsqu’elles sont obtenues par génie génétique. Cette approche, dite maggot therapy, ou asticothérapie, est expérimentée dans des centres hospitaliers en France en Grande- Bretagne, Israël et la Nouvelle Zélande.
De nombreuses études sont en cours afin d’utiliser des larves de mouches pour traiter l’ulcère gastrique. Toute fois au Mali, N’Golopé Koné est le premier malien qui mène des études sur les larves des mouches dans l’alimentation humaine.
Mardochée BOLI
Très intéressant, pourrais-je avoir les coordonnées de Mr. N’golopé Koné? Je suis actuellement entrain de faire une maîtrise en science animale à l’université Laval à Québec. Mon projet d’étude se porte sur les larves de mouches soldats noires qui attrait fortement aux sujets de Mr N’golopé Koné