SchmutzdeckEau: Un dispositif de traitement d’eau inventé par des étudiants de l’IPR de Katibougou
Le SchmutzdeckEau (de l’Allemand schmutzdecke = sale couverture et du français Eau) est une technologie inventée par des étudiants en génie rural de l’IPR (Institut Polytechnique Rural) de Katibougou. Créé en juin 2018, ce système d’appareillage est basé sur la méthode de filtration lente de l’eau sur sable. Le dispositif fonctionne sans aucune source d’énergie.
(Article sponsorisé par PROSLABS)
Avec le SchmutzdeckEau, le fleuve Niger est désormais buvable par tous. En effet, la technologie permet de traiter les eaux usées de façon plus écologique, plus économique, et mieux adaptée au contexte du monde rural, nous rassure Mahama Tereta, l’un des innovateurs.
Au Mali, comme dans plusieurs pays d’Afrique, la quête pour l’eau potable est un parcours de titan. Dans le but d’aider les populations rurales, diverses technologies, comme la javellisation des eaux, le traitement de l’eau par charbon actif, aussi la filtration lente de l’eau sur sable (FLS) sont utilisées pour satisfaire les besoins. La FLS permet aux matières en suspension tels les composés organiques, les microorganismes et autres contaminants dans l’eau brute, de s’accumuler sur la partie superficielle du lit de sable, pendant la filtration pour former une couche biologique. Cette couche est composée d’un cocktail de saletés appelée schmutzdecke, reconnue pour être essentielle dans l’enlèvement des différents contaminants contenus dans l’eau.
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Mahama Tereta et ses camarades ont, dans le cadre de leur projet de fin de cycle, décidé d’apporter une solution aux problèmes liés à l’eau potable au Mali. Plus vite ils ont évolué dans leur recherche grâce à l’encadrement du Dr Sidy BA. Ces jeunes ont abouti à ce qu’ils appellent aujourd’hui le SchmutzdeckEau ou encore l’eau de la salle couverture. Une technologie très ancienne, adaptée par les jeunes innovateurs. Ils l’ont réalisé essentiellement avec des matériaux locaux. Aussi, « l’utilisation des produits chimiques n’est pas nécessaire et son entretien ne demande pas de main d’œuvre hautement qualifiée. Le SchmutzdeckEau peut contribuer à l’atteinte de l’ODD 6.1 (accès universel à l’eau potable pour tous d’ici 2030) » explique Mahama Tereta.
Composition du SchmutzdeckEau
Le dispositif comprend sept parties illustrées dans la photo ci-dessous : Une barrique en plastique d’alimentation en eau brute (2) en élévation sur un support en charpente métallique (1). A partir du réservoir part une conduite munie d’une vanne de régulation du débit d’alimentation (3) du bassin de filtration constitué d’un lit de sable, (5) reposant sur une couche de gravier (6). L’arrivée de l’eau sur le lit de sable se fait sur une planche métallique qui est le dispositif de bris d’énergie de l’écoulement (4) pour assurer une répartition diffuse de l’eau sur le lit de sable tout en évitant un surcreusement de celui-ci. L’eau filtrée sous le gravier est collectée par un tuyau perforé (7). Ce tuyau est remonté d’une conduite munie d’une vanne de contrôle du débit de sortie d’eau du bassin (8). « C’est cet ensemble de système assemblé avec ingéniosité qui nous permet d’obtenir de l’eau potable » poursuit Bintou Guindo, membre de l’équipe des neuf innovateurs.
Un prototype captivant
Le SchmutzdeckEau ne fonctionne ni avec l’électricité ni avec l’énergie solaire. Tout se déroule sous l’effet de la gravité dû à la pression de l’eau sus-jacente.
Le coût d’installation du prototype réalisé dans la cour du village technologique de l’IPR a été moins de 350 000 CFA. Construit sur une durée d’exécution de 20 jours, la station pilote permet de produire 200 litres d’eau potable, en 6 heures de filtration pour couvrir les besoins en eau d’un ménage moyen de 10 personnes. Cette innovation a permis aux jeunes inventeurs d’être parmi les meilleurs projets de Mali startup, à l’issue duquel trente meilleurs projets ont été sélectionnés sur le plan national.
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Les inventeurs ont bénéficié d’un financement de l’UNESCO grâce à l’appui de Mme Oumou DICKO, Chargée de Programme Sciences Exactes et Naturelles du Bureau de l’UNESCO à Bamako. Cette aide a facilité leur participation à la célébration de la journée mondiale de l’eau 2019 au CICB de Bamako. Aujourd’hui, en collaboration avec le ministère de la communication et de l’économie numérique, les jeunes inventeurs rêvent de développer leur technologie à travers tout le Mali et dans la sous-région.
En décembre dernier, le SchmutzdeckEau a attiré l’attention de la ministre de l’innovation et de la recherche scientifique, Pr Assetou Founè Samaké qui a effectué un déplacement à l’IPR de Katibougou afin d’encourager les concepteurs.
Mardochée BOLI
Vraiment vraiment, la technologie dénommé SchmutzdeckEau mérite d’être vulgarisé partout au Mali en fin de rendre accès à l’eau potable partout au Mali et dans la sous région.