Science et Société

Rhumatisme : la solution qui vient des plantes comme le gingembre

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Le corps humain est une merveilleuse mécanique composée de 206 os, assemblés par des articulations, tenus par des tendons, mobilisés par des muscles. Mais cette horlogerie de précision s’use, se grippe, s’enflamme et provoque alors des douleurs ou une gêne fonctionnelle. Torticolis, lombalgie, lumbago, sciatique, douleurs d’arthrose sont des termes connus et redoutés par nombre d’entre nous.

La médecine douce, avec à sa tête l’ostéopathie, l’acupuncture, la mésothérapie, mais aussi l’oligothérapie, la (micro) nutrithérapie et la phytothérapie, représente pour ces problèmes mécaniques ou inflammatoires une excellente alternative ou le complément idéal à une prise en charge médicale que les patients jugent souvent trop lourde (anti-inflammatoires, infiltrations) ou inadaptée et qu’ils redoutent et tentent d’ailleurs régulièrement d’éviter[1].

“Il a été démontré que des constituants du gingembre ont des propriétés pharmacologiques imitant les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens sur des leucocytes humains” | Amel Bouzabata

Les maladies rhumatismales sont une cause importante d’invalidité dans le monde entier. Les affections rhumatismales chroniques font peser une lourde charge sociale et économique sur toutes les sociétés, pas seulement sur celles où l’espérance de vie est élevée[2].

 

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Vieillissement, chocs, mouvements répétés, stress, fatigue, sédentarité et aussi mauvaise alimentation mettent nos articulations à rude épreuve. Les rhumatismes -sous forme d’inflammation ou d’usure des cartilages- visent différentes parties du corps : dos, nuque, épaules, colonne vertébrale, genoux, hanches, pieds, mains…

Toutes les articulations peuvent être affectées et les douleurs obligent parfois à des traitements anti-inflammatoires et antalgiques au long cours. Ces derniers soulagent, mais entraînent des effets secondaires, comme des gastrites, des ulcères, voire des hémorragies digestives[3]. En Algérie, plus de 3 millions de personnes sont touchées par le rhumatisme inflammatoire.

Il y a beaucoup plus d’une centaine de maladies rhumatismales et il est impossible de les envisager toutes. Cependant, les principaux rhumatismes sont : l’arthrose, le rhumatisme articulaire aigu, la polyarthrite rhumatoïde et la goutte qui sont soit d’origine inflammatoire, soit d’origine immunitaire. Mais, des facteurs génétiques et environnementaux pourraient également jouer un rôle.

A titre d’exemple, le taux d’acide urique est influencé par des facteurs métaboliques et environnementaux comme l’alimentation, la prise d’alcool ou les médicaments. Autre exemple, l’arthrose qui englobe une variété hétérogène d’affections articulaires et peut provoquer des douleurs et des destructions invalidantes est fortement liée à l’âge [2].

L’arthrose est une affection extraordinairement fréquente, principalement liée au vieillissement. Elle associe dégradation, réparation, inflammation du cartilage articulaire, de l’os et des tissus avoisinants, ce qui entraine des douleurs, des craquements, une déformation, dont se plaignent les malades [1].

Maladies auto-immunes

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est la plus fréquente des diverses formes de rhumatismes inflammatoires chroniques regroupées sous l’appellation d’arthrites chroniques. Elle fait partie de ce que l’on appelle les maladies auto-immunes, maladies ou l’immunité agresse le propre corps de la personne atteinte. Elle est donc d’origine immunologique (auto-immune)[4].

Le processus inflammatoire de la polyarthrite rhumatoïde est contrôlé par un réseau complexe de cellules et de molécules solubles organisées en chaine, dont un des maillons est constitué des cytokines pro-inflammatoires. Ces molécules induisent la production locale de médiateurs pro-inflammatoires responsables de la différentiation des lymphocytes T infiltrant l’articulation en cellules pro-inflammatoires[5].

Actuellement, quelques espèces médicinales sont connues pour leurs effets anti-inflammatoires, car elles inhibent la production de médiateurs pro-inflammatoires. Nous citons cinq espèces très utilisées pour le traitement naturel des rhumatismes: la griffe du diable (Harpagophytum procumbens Burch.), le curcuma (Curcuma longa L.), le gingembre (Zingiber officinale Roscoe), la reine des près (Filipendula ulmariae (L.) Maxim.), et le saule blanc (Salix alba L.).

La griffe du diable, connue sous le nom de l’harpagophyton, est une plante vivace rampante de la famille des pedaliaceae, dont la racine peut atteindre 2 kg. On utilise les racines secondaires tubéreuses [3]. Cette plante a été utilisée par les sorciers de Namibie pour soulager les douleurs rhumatismales [1].

Elle renferme, dans ses racines, des molécules de la famille des iridoïdes. Actuellement, on reconnait ces molécules comme des molécules anti-inflammatoires, puisqu’elles inhibent la production de monoxyde d’azote (NO) et de médiateurs pro-inflammatoires.

Une étude plus récente a montré que cet effet anti-inflammatoire serait dû à leur métabolite produit dans un mécanisme enzymatique par la béta-glucosidase. De plus, l’harpagophyton module aussi la migration des leucocytes sur le site inflammatoire et produit un effet antalgique périphérique[6].

“En Afrique, notre réservoir naturel regorge de substances naturelles anti-inflammatoires qui sont encore inconnues à ce jour. Des recherches devraient être menées pour encourager la découverte de nouvelles thérapeutiques anti-rhumatismales”| Amel Bouzabata

Le saule blanc est utilisé empiriquement depuis l’antiquité pour soulager les douleurs rhumatismales et combattre la fièvre. Sa richesse en acide salicylique d’où a été tirée par synthèse l’aspirine à la fin du XIXe siècle, permet de comprendre son efficacité.

Ces deux premières plantes peuvent être préparées et conditionnées par le pharmacien, seules ou associées sous forme de gélules, de poudre, d’extraits secs, etc.

Le curcuma est une plante herbacée vivace et rhizomateuse de la famille des zingibéracées qui atteint 60 à 100 cm de hauteur. Le curcuma possède une tige souterraine charnue appelée « rhizome » qui donne naissance à des rhizomes secondaires. Les rhizomes secs du Curcuma longa L. contiennent 3 à 5 % de curcumine, et l’oléorésine des rhizomes en contient 40 %. La synthèse des prostaglandines responsables des phénomènes inflammatoires est inhibée par le curcuma. L’effet de la curcumine sur l’arthrose a été validé, réduisant la destruction cartilagineuse dans cette maladie[7].

Le gingembre est une plante vivace rhizomateuse herbacée de la famille des zingibéracées, atteignant 90 cm de hauteur. Ses rhizomes sont aromatiques, lobés épais, jaunâtres pâles. Au début des années 1980, il a été signalé pour la première fois que le gingembre avait une action anti-inflammatoire, en prouvant son action inhibitrice sur la synthèse des prostaglandines.

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