Recyclage des déchets plastiques: Moussa Keita fait parler de son génie créateur
Vendues entre 500 et 1000 FCFA, les créations de Moussa ont, récemment, fait le bonheur des Valentins et Valentines de Sébénikoro, en commune IV du district de Bamako, où il vient de s’installer.
Des colliers, des porte-clés, des bracelets, des Badges, des épaulettes, les créations de Moussa sont nombreuses et n’ont de limite que son imagination débordante. Ses amis de Rotary Club le surnomment Bracelet à cause de ces bracelets créés à base de fil nylon et des plastiques épaisses dont on se sert pour emballer des cartons. Pour s’approvisionner en matériel, notre artiste concepteur, comme il se désigne lui-même, fait appel à ses contacts: des commerçants qui mettent de côté, pour lui, les plastiques. Et dans les occasions de grande commande, c’est sur les dépôts d’ordures que Moussa part à la recherche de sa matière.
Âgé de 30 ans, le jeune homme titulaire d’une maîtrise en Géographe tire une partie de ses revenus dans la confection de ces objets. Il enseigne, gratuitement, son savoir-faire à des amis et dans certains centres de détention.
C’est un don de Dieu et il faut partager avec les autres,
indique-t-il. Il faut le dire, Moussa Keita est self-made-man, comme disent les anglophones. C’est en 2009, à son retour de Burkina d’où il a rapporté les mêmes types d’objets, que l’envie lui est venue d’en fabriquer lui-même, suite à l’engouement que ces cadeaux ont suscité chez ses amis.
Avec des gains qui s’élèvent jusqu’a 5000 FCFA quand les affaires marchent, Bracelet ne se plaint pas mais l’opération Ami Kane a anéanti ses espoirs.
Au moment où je voulais m’installer ça coïncider avec le début de l’opération Ami Kane. Alors mon projet d’installation de Kiosque a été interrompu,
affirme-t-il en nous montrant du doigt le futur emplacement de son kiosque, derrière sa maison, à Sébénikoro- Wèrèda, près du troisième terrain de foot.
L’ambition de Moussa est d’agrandir son atelier et l’équiper des machines modernes pour soigner le design de ses créations et gagner en productivité. En attendant d’y parvenir, Moussa Keita joue, moyennement, sa partition dans le recyclage des déchets plastiques.
Mamadou Mariko, Journaliste scientifique