Recherche scientifique au Mali: relever le défi de la coopération
Dans le cadre des activités de la Semaine Africaine des Sciences, l’Institut des sciences politiques, Relations internationales et communication (ISPRIC) a abrité, ce mardi 22 octobre, la Journée de la relève scientifique. Un panel animé par quatre chercheurs a passé au peigne fin les défis auxquels les sciences sont confrontées au Mali.
«Il y a un manque de communication entre les chercheurs au Mali», déplore Dr Hamidou Timbiné de l’Université de New-York. Lorsqu’un chercheur soumet son travail à un jugement scientifique, avec comme affiliation l’Université de Bamako, il est victime de préjugés. Son travail est vu comme un cas particulier, tout simplement parce que ça vient du Mali. Pour remédier cette situation, il faut que les chercheurs maliens communiquent davantage entre eux.
Dr Timbiné suggère la création d’une plateforme web pour faciliter la collaboration entre les chercheurs du pays. Ces propos du Dr Timbiné ont été appuyés par Dr Cheikh Hamara Diakité de l’Institut Économie Rurale (IER). Dr Diakité estime que parfois la réponse aux questions d’un chercheur se trouve avec un collègue ici au Mali, faute de collaboration ce dernier part à la recherche d’un partenaire étranger.
Prenant la parole, le Professeur Mamadou Lamine Doumbia de l’Université de Québec estime que pour booster la recherche scientifique trois leviers sont nécessaires: le gouvernement, les structures universitaires et les industries. «Normalement toutes ces structures doivent travailler en harmonie», affirme le chercheur, et d’expliquer: «le gouvernement doit créer des infrastructures, les structures universitaires se doivent de mettre en place des programmes de formation adéquate et l’industrie doit utiliser les résultats des recherches».
Pour mieux assurer la relève de la recherche scientifique au Mali, Dr Issiaka Traoré de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) du département physique, indique qu’il faut intensifier l’enseignement de l’anglais. «Les étudiants, indique-t-il, ont des lacunes comme la non maîtrise des outils informatiques et la langue de communication internationale (Anglais)», explique le chercheur qui plaide pour une formation de qualité pour les jeunes du Mali.
Mariama Diallo| JSTM.ORG