Science et Société

Quelle sexualité après un cancer de la prostate ?

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Le cancer de la prostate et ses traitements exercent une influence sur la sexualité et la fertilité. Il est essentiel d’être bien informé des changements potentiels et de se faire aider. Un accompagnement dédié à la sexualité fait partie intégrante de la prise en charge de ce cancer. Mais qu’est-ce qui change réellement et quelles sont les solutions ?

  • Ouvrir le dialogue au sein du couple

Dès l’annonce du diagnostic, le stress, l’inquiétude et la fatigue génèrent une baisse du désir. Mais progressivement, l’affection et la tendresse peuvent reprendre le dessus, laissant à nouveau place à la sexualité. L’important est d’en parler avec son partenaire, d’expliciter ses difficultés et ses sentiments pour mieux vivre cette période.

La modification de l’image corporelle, avant, pendant et après les traitements du cancer, peut aussi représenter un obstacle à une vie sexuelle épanouie : peur d’être dévalorisé aux yeux de l’autre, sentiment d’atteinte de sa virilité, perte d’estime de soi, doutes sur ses capacités de séduction, etc. Là encore, le dialogue au sein du couple contribue à améliorer la vie affective et sexuelle.

  • Traitements du cancer et troubles de l’érection

Les traitements du cancer entrainent souvent (mais pas systématiquement) des effets secondaires ayant un retentissement plus ou moins important sur la sexualité. Ils dépendent des difficultés sexuelles et urinaires antérieures au cancer et des traitements reçus. Leurs manifestations peuvent être immédiates ou au contraire différées dans le temps, de quelques mois ou quelques années.

  • Quels sont les traitements qui affectent l’érection ?

Outre des troubles urinaires (type cystite notamment), la radiothérapie externe peut entrainer des troubles de l’érection tardifs ou survenant progressivement 12 à 18 après le traitement. La curiethérapie peut être associée à des problèmes d’érection transitoires et modérés. Parfois, ils peuvent aussi apparaître progressivement, généralement dans les années suivant le traitement, en fonction notamment de la fonction sexuelle antérieure au traitement. Outre certains troubles urinaires, on peut observer une diminution de la quantité du sperme. Certaines formes d’hormonothérapie peuvent aussi donner lieu à des troubles de l’érection et à une baisse de la libido. Quant à la chirurgie de la prostate, les effets indésirables spécifiques à la prostatectomie les plus fréquents sont l’incontinence urinaire et les troubles de l’érection. Ces derniers dépendent notamment de la qualité antérieure des érections et de l’opération. Un délai de plusieurs mois peut être nécessaire avant le retour à la fonction sexuelle et une amélioration peut survenir le plus souvent au cours des deux années qui suivent l’intervention. Dans tous les cas, la prostatectomie totale (ablation de la prostate) entraîne une impossibilité définitive d’éjaculer, mais l’éjaculation n’est pas liée à la sensation de plaisir qui reste intacte.

  • Existe-t-il des solutions contre les troubles de l’érection ?

Quels que soient le type d’effets secondaires et le délai d’apparition, il est nécessaire d’en parler à l’équipe soignante, habituée à ce type d’interrogations et capable d’orienter vers des solutions adaptées à chaque situation, car elles existent. En cas d’érection insuffisante pour avoir des rapports sexuels, différents traitements seront proposés : par voie orale (inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase), injections dans les corps caverneux (à la base du pénis), gel à insérer dans le méat urinaire, pompe à vide (vacuum), prothèse pénienne en dernier recours.

Des consultations de sexologie et/ou un accompagnement psychologique sont également proposés pour aider les patients (et les partenaires) pendant et après les traitements, le temps d’intégrer les conséquences physiques et psychologiques de la maladie et de retrouver une sexualité.

  • Quelques précautions

« Il n’y a pas d’inconvénient ou de risque à avoir des rapports sexuels pendant les traitements » précise bien l’Institut national du cancer (INCa) dans son guide sur les traitements des cancers de la prostate. Mais en cas de curiethérapie avec implants définitifs (grains d’iode 125), le médecin préconisera une protection des rapports sexuels. En cas de radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie, pendant et six mois après la fin des traitements, il sera nécessaire d’utiliser un moyen de contraception adapté (pour soi ou pour le partenaire) afin d’éviter tout risque de fécondation à partir d’un spermatozoïde altéré.

  • Quid de la fertilité après un cancer de la prostate

Les traitements contre le cancer génèrent le plus souvent une perte de la fertilité. Aussi, en cas de désir de paternité, il faut en parler avec le médecin avant le début des traitements afin de mettre en place des mesures de préservation de la fertilité (ex. conservation du sperme).

Source: www.e-sante.fr

 

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