Problèmes d’éthique au CAMES: «Aucun enseignant-chercheur malien n’est impliqué»
Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) est confronté, depuis près d’un an, à l’une des plus grandes crises de son histoire. A la 36ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’Enseignement Supérieur, tenue à Cotonou, du 27 au 30 mai dernier, le rapport de la Commission d’éthique et de déontologie du Cames (CEDC) était très attendu.
«Des cas de manquements graves de plusieurs enseignants titulaires», rapporte la Commission d’éthique et de déontologie du Cames. En clair, des professeurs titulaires du CAMES ont été accusés d’user de «leurs positions stratégiques et institutionnelles pour avantager certains collègues par des promotions imméritées et surtout pour humilier certains autres qu’ils recalent alors qu’ils mériteraient d’être promus.»
Convoqués à la session de la CEDC à Ouagadougou en avril dernier, les accusés ont refusé de comparaître devant la commission. Pis, certains ont accusé le Secrétaire général du CAMES, Bertand Mbatchi, de « partialité » et de « violation de la procédure». C’était, cependant, sans compter sur les éléments de preuve détenus par la CEDC. Le journal togolais Le Temps évoque des extraits de mails «compromettants» entre certains mis en cause.
A Cotonou, la Commission d’éthique et de déontologie (CEDC) a sanctionné au moins cinq enseignants-chercheurs, dont Dandi Gnamou du Benin, Dodzi Kokoroko du Togo, Adama Kpodar, Djedro Francisco Meledje de la Côte d’Ivoire et Ibrahim Salami David du Bénin. Certains accusés, à l’image du Dandi Gnamou ont écopé de lourdes sanctions. Conseillère à la Cour suprême du Bénin, l’enseignante a perdu son grade de Professeur titulaire. Elle est également suspendue de toute activité liée au CAMES pendant une période de trois ans.
Face à l’ampleur du scandale, le Journal Scientifique et Technique du Mali (JSTM) a écrit au CAMES pour savoir si le Mali était éclaboussé par ses problèmes d’éthique et de déontologie. La réponse est satisfaisante: «Aucun enseignant-chercheur du Mali n’est impliqué dans les affaires en cours au niveau de la commission d’éthique et déontologie du CAMES».
Mamadou TOGOLA