Petits poids de naissance: quels facteurs expliquent le taux de 8% de décès à Bamako?
Ichaka Diarra, un doctorant de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie a mené une étude sur les petits poids à la naissance. Le thème de ses recherches était : «Petits poids de naissance, facteurs étiologiques, pronostic fœtal immédiat: au centre de santé communautaire de Banconi de la commune I du district de Bamako». La thèse était dirigée par le Professeur Mamadou KONE et Dr Lamine DIARRA.
On qualifie de « petits poids de naissance », les nourrissons ayant moins de 2500 g à la naissance. Selon l’OMS, chaque année, plus de 20 millions d’enfants naissent en dessous de ce poids et plus de 96% de ces naissances sont enregistrées dans les pays en développement dont le Mali. Le plus souvent, estime l’Organisation mondiale de la Santé, le faible ou très faible poids de naissance est la conséquence d’une naissance prématurée ou d’une petite taille pour l’âge gestationnel, voire des deux.
Au Mali, très peu d’études ont été menées sur la question. D’où la nécessité pour Ichaka Diarra de mener des recherches dans ce domaine. Il s’agit pour lui de mettre en lumière un certain nombre de facteurs liés à cette thématique: déterminer la fréquence des petits poids de naissances; déterminer le pronostic fœtal; identifier les facteurs étiologiques des petits poids de naissance; faire des recommandations en vue de prévenir la survenue des petits poids de naissance.
Au Centre de santé de Banconi, l’étude a porté sur l’analyse rétrospective des registres d’accouchements et des partogrammes du centre de janvier à décembre 2008. Ainsi, sur 4 130 accouchements, 330 étaient des naissances de petit poids. Soit une fréquence globale de 7,99%. Il ressort que dans 41% des cas, la maman avait moins de 19 ans. Pis, les mamans de moins de 30 ans représentaient 87, 49% des nourrissons de faibles poids à la naissance. L’étude a révélé que 28 sur 330 enfants de petits poids sont décédés. Soit un taux de morbidité de 8,48%. Selon le chercheur, la principale cause de décès (soit dans 71,42% des cas) était la prématurité. Les autres causes de décès, à part égale, sont : l’infection néonatale et la souffrance fœtale aigue.
A la fin de l’étude, Ichaka Diarra a fait des recommandations aux autorités, aux personnels de santé et aux populations. Ainsi, aux autorités, le doctorant demande: l’amélioration du plateau technique des structures sanitaires; l’intégration dans la politique en faveur des plus démunis, la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. Aux agents socio-sanitaires, il est recommandé: le respect des normes et procédures; le conseil aux femmes enceintes un régime alimentaire riche et varié. Aux mères, il est conseillé: le respect des consultations prénatales. Aussi éviter les grossesses trop précoces; Les grossesses trop tardives ou trop nombreuses.
@mamadou_togola