Paludisme chez la femme enceinte : le Mali renforce sa stratégie de lutte
Le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Amadou Kéita, a lancé ce lundi 22 novembre, le « projet INTEGRATION » dont le but est de réduire le taux de paludisme chez les femmes en grossesse.
Le paludisme tue. En 2020, il a fait près de 1700 victimes au Mali. Le moustique, responsable de la maladie, n’épargne personne. Il pique enfant comme adulte.
« Chez la femme enceinte, il peut provoquer l’anémie maternelle, le paludisme grave…, la mort. Et, chez le fœtus, il s’agira d’avortement, de mort in utero, de prématurité, de faible poids de naissance », détaille le Pr Kassoum Kayentao, coordinateur du projet intégration. Un projet porté par le Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC-Parasito).
« Face à cette préoccupation, le projet intégration vient à point nommé. Car il a pour but de réduire le fardeau du paludisme chez les femmes enceintes et leur progéniture », a expliqué à JSTM, Pr Amadou Keïta, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mais pour atteindre ce but, Pr Kassoum Kayentao indique qu’il faut d’abord augmenter la couverture en traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriemthamine (TPIp-SP) aux femmes enceintes. Et cela, pendant les passages de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS).
Le TPIp-SP n’est pas un nouveau traitement propre au Mali. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé pour prévenir le paludisme pendant la grossesse, dans les zones de transmission, en Afrique subsaharienne.
D’après l’OMS, il faut administrer trois (03) doses ou plus de TPIp-SP aux femmes enceintes afin d’obtenir un poids moyen à la naissance plus élevé et moins d’enfants ayant un faible poids à la naissance.
Cependant, « le TPIp est nettement en retard sur les autres mesures de lutte antipaludique au Mali. C’est pourquoi, nous pensons que le projet intégration vient pour rehausser le taux d’utilisation du TPIp-SP », a souligné Pr Ouaténi Diallo, recteur de l’Université des sciences des techniques et technologies de Bamako. Cette université héberge le Centre de recherche et de formation sur le paludisme.
Interrogé par JSTM, Kassoum Kayentao explique que le projet est dans sa phase test. Et sera premièrement implémenté dans le district sanitaire de Kangaba dans le sud du Mali, avant de s’étendre à tout le pays.
Le projet « Intégration » va durer trois (03) ans et regroupe des chercheurs de cinq institutions de recherches du Mali, du Burkina Faso, d’Angleterre, de l’Italie et de la France.
Mardochée BOLI | JSTM.ORG