Médicaments traditionnels au Mali: le CMAPI fait un état des lieux de l’Initiative de Libreville
L’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) a abrité, ce jeudi 07 mars, un séminaire sur «l’état de la mise en œuvre de l’Initiative de Libreville pour la protection et la valorisation des inventions africaines en matière de médicaments». Une rencontre organisée par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CMAPI).
«Sortir de la production des médicaments traditionnels améliorés dans les petites unités locales et aller vers la production à grande échelle». C’est le principal cri de cœur lancé par l’ancien ministre Anthioumane N’Diaye. En sa qualité, d’ancien directeur général de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (1997-2007), le ministre N’Diaye a eu l’honneur de rappeler aux séminaristes l’historique de l’Initiative de Libreville adoptée lors de la Conférence des ministres du 11 au 13 septembre 2002. En 17 ans, beaucoup a été fait dans la promotion des médicaments traditionnels au Mali. Cependant, le ministre Anthioumane N’Diaye regrette l’ «absence d’accompagnement» du ministère de la Santé dans la mise en œuvre de l’Initiative de Libreville.
«Initiative de Libreville au Mali: état des lieux et perspectives»; «La protection et la valorisation des inventions africaines en matière de médicament par le système de la propriété industrielle»; «Cas pratiques dans le domaine de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle». Ce sont les trois thèmes évoqués lors du séminaire. Dans sa communication préliminaire sur les 50 ans de recherche sur les médicaments traditionnels au Mali, Pr Rokia Sanogo, chef du Département médecine traditionnelle de l’INRSP, s’est réjouie des progrès réalisés par notre pays dans ce domaine. Une percée qui a valu, en janvier 2017, au Professeur Rokia SANOGO le Prix Régional Scientifique KWAME NKRUMAH de l’Union Africaine (UA) de la recherche scientifique dans le domaine de la pharmacopée.
La cérémonie de lancement du séminaire était présidée par Moulaye Ahmed Boubacar, ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements. L’occasion pour lui de rappeler que la rencontre vise à « mieux orienter » les actions au plan national dans le cadre de la relance des activités de l’Initiative de Libreville. Le ministre Moulaye Ahmed Boubacar a salué la mise sur le marché par le Département de la Médecine Traditionnelle de l’INRSP de sept Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) contre des maladies telles que la toux, la diarrhée et la dysenterie, les dermatoses, les troubles digestifs liés au foie, la constipation, l’ulcère gastrique et le paludisme.
A travers l’Initiative de Libreville, l’OAPI vise le développement de la médecine traditionnelle dans ses Etats membres par l’atteinte d’objectifs spécifiques, à savoir: la création de réseaux de recherche sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles, la protection des inventions relatives aux médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle, l’accroissement des actifs de propriété intellectuelle relatifs aux médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle ainsi que la création d’unités industrielles de production de médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.
Mamadou TOGOLA