Mali : Sanu Gundo, un projet mené par l’IRD pour lutter contre le VIH-SIDA dans les sites d’orpaillage
Une enquête de faisabilité Sanu Gundo « Le secret de l’or » menée en 2015 sur le site minier artisanal d’or de Kôkôyô au Mali a révélé une prévalence du VIH de 8% parmi les participants.
En 2015, 27% des femmes ayant participé à l’enquête dans la mine artisanale de Kôkôyô se reconnaissent comme des travailleuses de sexe et sont par conséquent plus exposées à la contamination et à la transmission du VIH. Quatre ans après cette enquête de faisabilité dans, la suite du programme de recherche Sanu Gundo revient, en 2019, sur les sites de Fala (région de Sikasso) et de Kofoulatiè (région de Koulikoro). L’objectif selon les chercheurs est d’« étudier la faisabilité de la prise en charge communautaire du VIH dans le contexte des zones d’orpaillage et évaluer sa contribution à la mise en relation des personnes vivant avec le VIH avec le système de santé et leur rétention dans les soins, ainsi que son effet sur leur état de santé.»
Au total, 327 personnes feront partie de l’étude dont 155 sur le site de Fala et 172 sur le site de Kofoulatiè. Des données individuelles seront collectées à différents points dans le temps : un mois après le dépistage du VIH (M1) et tous les trois mois jusqu’à 12 mois (M12). La charge virale mesurée tous les 6 mois, selon les recommandations sera un indicateur objectif de l’état de santé des participants. Les coûts de la prise en charge communautaire de proximité pour le VIH seront également évalués.
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Une analyse multivariée avait déjà montré en 2015, que la probabilité du travail du sexe comme activité principale diminue avec l’âge des femmes . Des données qualitatives confirment que la pauvreté est une des principales barrières pour l’utilisation du préservatif parmi les travailleuses du sexe. Ces résultats ont été publiés dans l’African Journal of AIDS Research en septembre 2019 sous le titre « Travail du sexe chez les travailleuses du secteur minier traditionnel au Mali – résultats de l’étude transversale ANRS-12339 Sanu Gundo en 2015 »
Les attentes du projet…
Mis en œuvre au Mali, par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD-Mali) en collaboration avec l’Association pour la Résilience des Communautés vers l’Accès au Développement et la Santé PLUS (ARCAD Santé PLUS), Sanu Gundo prendra fin en Décembre 2022.
Avec les résultats des chercheurs, les décideurs pourront désormais pallier le manque de données épidémiologiques sur le VIH dans les zones d’orpaillage, sur la manière dont le lien est fait avec les soins, et surtout sur l’ampleur du problème de perte de vue des personnes vivantes avec le VIH. La réussite de ce projet pourrait permettre l’étendue de la stratégie proposée aux autres zones d’orpaillage au Mali.
Mariama Diallo|JSTM.ORG