Mali : Pr Ousmane Koïta fait une nouvelle découverte scientifique
Une étude menée par une équipe de trois chercheurs dont un Malien, le professeur Ousmane Koïta, a montré que le son de riz est un aliment riche en substances phytochimiques et riche en nutriments. Il possède des propriétés de lutte contre les maladies chroniques et constitue une stratégie de lutte contre la malnutrition dans les régions rizicoles fortement affectées par la croissance et le développement des enfants.
Le son de riz, la partie qui a été polie lors de la transformation, est prometteur pour la protection de la santé intestinale. C’est ce qui ressort de l’étude, « La supplémentation en son de riz module la croissance, le microbiote et le métabolome chez les nourrissons en sevrage: un essai clinique au Nicaragua et au Mali » publiée le 26 septembre dans Scientific Reports.
L’étude a révélé que l’ajout d’un supplément de son de riz pour les nourrissons sevrés du lait maternel leur permettait de recevoir davantage d’éléments nutritifs qui améliore la croissance et réduit la diarrhée.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, et chaque année elle tue environs 525 000 sujets de cette tranche d’âge. « Pourtant, elles peuvent être à la fois évitable et traitable grâce au son de riz », affirme l’un des principaux auteurs de l’étude, le professeur Ousmane Koïta, pharmacien spécialisé en biologie médicale à l’Université des Sciences, des techniques et des technologies de Bamako, par ailleurs Responsable du laboratoire de biologie moléculaire appliquée.
Elizabeth Ryan, professeure agrégée au Département des sciences de la santé radiologiques et environnementales de la Colorado State University, membres de l’équipe de recherche, a déclaré que le son de riz était produit en grande quantité dans le monde entier. Pourtant, il est souvent gaspillé ou utilisé pour l’alimentation animale.
«Nous espérons que, compte tenu des conclusions de notre étude, nous pourrons rendre le son de riz plus disponible et plus abordable pour la consommation humaine, en particulier dans les zones rurales disposant de peu de ressources», a-t-elle déclaré.
Conséquences de la supplémentation en son riz
Pour étudier les effets de la supplémentation quotidienne en son de riz, Samuel Vilchez, Elizabeth Ryan et Ousmane Koïta recueillaient chaque mois des échantillons de selles auprès de 100 nourrissons au Nicaragua et au Mali au cours d’une période de six mois. Les scientifiques ont également recueilli des informations démographiques et pris note des caractéristiques des ménages.
L’une des conclusions les plus importantes de l’étude impliquait un point de données commun utilisé pour surveiller la croissance des nourrissons. Chez les nourrissons nicaraguayens, ce point de données a changé de manière significative au fil du temps, de même que les scores de poids en fonction de l’âge chez les nourrissons du Mali par rapport au groupe témoin.
« Au Mali, nous avons également constaté une diminution de la fréquence des épisodes diarrhéiques chez les nourrissons âgés de 6 à 12 mois lors de la consommation du supplément de son de riz», précise Ousmane Koïta.
Les chercheurs ont également constaté, au Nicaragua, une réduction significative d’un marqueur de la perméabilité de l’intestin, également appelé «intestin qui fuit», pouvant entraîner la digestion partielle d’aliments ou de toxines provenant de l’intérieur du tractus gastro-intestinal vers le reste du corps.
Elisabeth Ryan a déclaré que des essais cliniques plus longs et plus suivis sont nécessaires pour vérifier les impacts à long terme de ces résultats sur la croissance, notamment la prévention de la malnutrition et la réduction des épisodes diarrhéiques.
Malgré tout, Pr Ousmane Koïta a déclaré qu’il était étonnant de constater les résultats de ces essais cliniques préliminaires susceptibles d’influer sur l’évolution des systèmes alimentaires ruraux et urbains.
Mardochée BOLI|JSTM.ORG