Science et Société

Mali: Peut-on développer des bananes transgéniques pour lutter contre le paludisme ?

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Peut-on combattre le paludisme avec des bananes génétiquement modifiées ? À l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako, le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LMBA) veut répondre à cette question grâce à un projet financé par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI).

Baptisé « Etude de la preuve du concept du bananier génétiquement modifié en vue de la production d’un médicament antipaludique », le projet a pour objectif de prouver que la transgénèse du bananier pourra produire des propriétés thérapeutiques du Mitragyna inermis (djun, en Bambara), une plante utilisée dans le traitement du paludisme au Mali.

Le génome de Mitragyna inermis sera inséré dans le bananier afin de produire des bananes génétiquement modifiées. «Des études ont montré que cette plante a une activité contre le Plasmodium  falciparum, agent causal du paludisme», a indiqué à JSTM Pr Ousmane Koïta, Chef du projet.

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En intégrant le génome de Mitragyna inermis dans le bananier, la banane obtenue pourrait avoir les mêmes propriétés antipaludiques que cette plante. Comme le bananier pousse dans les endroits humides qui sont associés aux gîtes larvaires du vecteur du paludisme, explique Pr Koïta, en mangeant cette banane transformée, il y a possibilité de guérir le paludisme. «C’est une hypothèse que nous voulons vérifier», assure le chercheur.

Le projet qui a démarré en Septembre 2017, a une durée d’exécution de cinq ans. La phase de labo est de deux ans, ensuite il y a la phase préclinique et une phase clinique. «Nous sommes à la phase de séquence du génome de Mitragyna inermis, qui a pris plus de temps que prévu, nous avons rencontré des difficultés techniques lors de l’assemblage», a révélé Pr Koïta.

La recherche sur le concept du bananier génétiquement modifié en vue de la production d’un médicament antipaludique est financée par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) à hauteur de 13 millions FCFA. Aussi, le projet a été soumis pour un financement additionnel au Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT). Sans succès. Et cela, à deux reprises.

Au Mali, le paludisme est l’une des causes majeures de mortalité et de morbidité. En 2018, le Système national d’information sanitaire a recensé 2,6 millions de cas de paludisme et 1 001 décès. Selon EDS VI, le paludisme constitue au Mali le premier motif de consultation, avec 39% des cas.

Mariama Diallo | JSTM.ORG

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