Mali : le taux d’alphabétisation des femmes reste faible
L’éducation et la promotion des jeunes filles sont des éléments considérables pour le développement de chaque nation. Pourtant au Mali le taux d’alphabétisation des filles reste faible. Cela malgré les efforts du gouvernement et des partenaires techniques et financiers en faveur de l’éducation des filles dans notre pays.
Au Mali le taux d’alphabétisation a augmenté de 12 % entre 2001 (21,3 %) et 2015 (33,1 %), indique l’Institut national de la statistique (INSTAT). Les hommes bénéficient mieux de l’alphabétisation, comparativement aux femmes, constate cependant l’INSTAT. « Aucune réduction n’est perceptible en ce qui concerne l’écart entre les deux sexes. Le taux d’alphabétisation des pauvres est estimé à 39,3 % soit 28,1 % chez les femmes contre 50,6 % pour les hommes », affirme Issa Bouaré, Chef de Division des Enquêtes de l’INSTAT, Responsable Technique de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages (EMOP).
Selon M. Bouaré cette disparité entre les hommes et les femmes pauvres doit inciter des actions pour réduire cet écart dans la mesure où le taux d’alphabétisation est considéré comme un indicateur stratégique de lutte pour la réduction de la pauvreté. « La proximité des élèves aux infrastructures scolaires contribue à améliorer leur rétention dans le système et diminue les charges physiques liées aux mouvements qu’ils effectuent entre l’école et la maison. Elle permet également d’alléger les dépenses relatives aux frais de transport des élèves pour se rendre à l’école. La proximité des apprenants aux structures d’éducation prendrait une part importante dans la performance des élèves », soutient-il.
Ainsi selon le rapport annuel 2015 de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages 4,0 % des ménages sont à plus de 15 km du premier cycle le plus proche et 3,8 % d’entre eux, mettent plus d’une heure de temps. En milieu rural, 6,9 % des ménages sont situés à plus de 15 km d’un établissement primaire. « La proportion de ménages situés à plus d’une heure d’un établissement primaire est négligeable en milieu urbain (Bamako et les autres villes) est quasiment nulle (0,0 %) tandis qu’elle est de 6,5 % en milieu rural. Les proportions les plus élevées de ménages relativement éloignés (60 mn ou plus) sont enregistrées dans les régions de Koulikoro (34,6 %), de Kayes (11,3 %) et de Tombouctou (5,6 %) », note le rapport 2015 de l’EMOP.
Harouna FOMBA, Journaliste scientifique