Mali: la création d’une police technique et scientifique prend forme
Le Conseil des ministres de ce mercredi 19 juillet 2017 a adopté un projet d’ordonnance portant création de la Direction générale de la Police technique et scientifique (DGPTS) et un projet de décret fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la DGPTS. Cette structure centrale aura également des représentations dans les régions.
Ce nouveau décret vient à point nommé pour peu que l’on tienne compte de l’évolution du contexte sécuritaire qui est marquée par de nouvelles formes de criminalité. Paradoxalement, les moyens des services de l’identité judiciaire de la police et de celui des investigations de la gendarmerie s’étaient révélés obsolètes au fil du temps. Ce changement était d’autant plus indispensable que les témoignages et les aveux ne permettaient plus d’emporter la conviction des magistrats qui s’en remettaient à l’expertise de la police technique et scientifique regroupant les services et les activités liés à la recherche et l’identification des auteurs, des victimes et parfois des témoins d’infractions, par des moyens techniques et scientifiques.
Cette innovation majeure permettra de pallier l’insuffisance de ressources humaines qualifiées et adaptées notamment dans les domaines de la biologie, de la balistique, de la chimie, de la toxicologie, de la reconnaissance faciale et vocale et de la cybercriminalité. Aussi, favorisera-t-elle la mise en place d’un Fichier national automatisé des empreintes digitales (FNAED) avec comme finalité, la comparaison des empreintes trouvées sur les scènes de crimes avec celles qui sont enregistrées dans le Fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) pour permettre l’établissement ou la récusation de la responsabilité pénale d’une personne mise en cause.
Cette mutation contribuerait également dans une large mesure, à la mise en place d’un Fichier national automatisé des empreintes Génétiques (FNAEG) pour la comparaison des profils de l’Acide Désoxyribose Nucléique (ADN) de délinquants et des traces relevées sur des scènes de crimes.
Finalement, pour lutter efficacement contre les cas de récidive, une base de données dactyloscopiques sera simultanément créée et étoffée afin de systématiser la signalisation l’activité des suspects arrêtés dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie.
En définitive, cette réforme constitue indubitablement un pas de géant dans le perfectionnement de la Police judiciaire au Mali, facteur d’une justice pénale irréprochable et du respect strict des droits humains.
Ministère de la sécurité