Science et Société

Mali: 650 millions F CFA par an pour veiller à la qualité de l’eau

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Le Laboratoire National des Eaux a été érigé en établissement public à caractère scientifique et technologique par la Loi n°08-014/ du 4 juin 2008. Un changement de statut qui  a vu évoluer le rôle du LNE, d’un simple labo d’analyses à une véritable administration chargée principalement du suivi-évaluation de la qualité des eaux souterraines et des eaux de surface sur toute l’étendue du territoire du Mali.

Le Laboratoire national des Eaux du Mali a une histoire.  Jadis, dénommé, Laboratoire de la Qualité de l’Eau (LQE), il a été créé par l’ordonnance N°90-51/ P-RM du 04 septembre 1990, puis rattaché à la Direction nationale de l’Hydraulique. Aujourd’hui, le LNE est devenu une structure autonome, directement rattachée au ministère de l’Energie et de l’Eau. Longtemps, installé à Magnambougou, le LNE loge désormais dans son propre immeuble à Sotuba, d’une couleur bleu marine. Pour remplir ses missions, Le LNE est structuré en cinq services, à savoir: le service Étude de Recherche, le Service Technique, Service administratif et ressources humaines, le Service assurance qualité et le Service comptable.

Près de 10 000 échantillons analysés

Le Service technique, indique Maïga Farmata Yaro, Directrice générale du LNE, s’occupe de l’analyse des échantillons d’eau. Quant au Service assurance qualité, il s’occupe du suivi de la qualité des analyses par l’application de l’ISO 17025. Ainsi, dans le cadre de sa collaboration avec la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP), les agents du LNE sortent faire régulièrement le suivi-évaluation de la qualité des eaux distribuées par cette société. Au-delà des entreprises publiques, le laboratoire collabore avec les unités de production d’eau en sachet. En 2019, le LNE, a, d’une manière générale, analysé 9 977 échantillons d’eau.

Avant de s’installer, informe la Directrice générale, les unités de production d’eau en sachet doivent obligatoirement avoir un Agrément. Ce document n’est octroyé que si un labo de référence certifie la qualité de l’eau. En principe, les producteurs d’eau en sachet, avec un forage, ont suivi la réglementation. Cependant, déplore Maïga Farmata Yaro, il y a des producteurs d’eau en sachet qui sont dans l’ « informel ». Pour la mauvaise qualité de certaines eaux vendues en sachet, la Directrice du LNE s’explique: «Le LNE n‘a pas pour mission de faire la répression. Le LNE ne sanctionne pas, nous sommes là pour évaluer la qualité de l’eau et rendre compte à qui de droit».

Environ 650 millions Fcfa par an

Pour réaliser ses activités, le LNE reçoit un appui budgétaire de l’État, complété sur fonds propres. Ce budget, assure la directrice, varie d’une année à une autre. Cette année, le budget du labo est estimé à 650 millions F CFA. De 2014, Maïga Farmata Yaro explique que le LNE a réalisé une dizaine d’études toutes validées par le Comité scientifique et technique de l’établissement. Le denier article “Geogenic Influence and Impact of mining activities on water soil and plants in surrounding areas of Morila Mine, Mali”, en collaboration avec l’ENI a été publié, le 29 février 2020, dans le Journal of Geochemical Exploration.

L’une des missions du LNE est d’ «assurer l’information scientifique des populations dans le domaine de la qualité de l’eau». Cette mission est assurée essentiellement, selon la directrice, par des campagnes d’information, de sensibilisions et des restitutions des résultats des analyses auprès des populations. La principale difficulté du Laboratoire National des Eaux porte sur l’entretien des équipements. Selon la directrice, il n’y a pas de maintenanciers qualifiés sur le marché donc l’entreprise fait appel aux fabricants. «Ça coûte cher et ça prend du temps», conclut la directrice.


Attention: La reprise de cet article, même partielle, sans l’autorisation écrite du JSTM est passible de poursuite judiciaire.


Mariama Diallo|JSTM.ORG

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