L’entomophagie, une alternative contre la faim dans le monde ?
L’entomophagie est le fait de consommer des insectes. Riches en protéine, les insectes rentrent en effet dans l’alimentation de plusieurs millions d’individus à travers le monde. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), plus de 2,5 milliards d’êtres humains mangent régulièrement des insectes. Ils sont assez nutritifs et une grande majorité de ces espèces contiennent tout ce dont le corps humain a besoin.
Les insectes sont des invertébrées constituées de plusieurs espèces et ordres de famille, vivant presque partout sur la planète. Avec près de 1,3 million d’espèces décrites existant encore (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an), les insectes figurent parmi les êtres vivants les plus nombreux et les plus répandus sur la terre. Ils sont particulièrement consommés en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Cette consommation varie selon les types d’insectes.
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Selon certains spécialistes, la consommation de ces invertébrés est bénéfique pour l’homme. Ainsi pour Dr Adounigna Kassogué, microbiologiste option biotechnologie-microbienne de la Faculté des Sciences et Techniques de Bamako : «les insectes, notamment les chenilles sont très nutritives pour l’homme de par leur teneur élevée en protéine». D’ailleurs, l’organisation onusienne pour l’Alimentation et l’Agriculture encourage l’élevage des insectes en quantité élevée pour lutter contre la faim dans le monde.
Des rapports de la FAO, montre qu’une sauterelle contient plus de 70% de protéine en comparaison à un poulet qui n’en contient que 27%. 100 g de criquets contiennent autant de protéines que deux bœufs. En plus de leur valeur nutritionnelle, les insectes lors de l’élevage sont beaucoup moins gourmands en ressources naturelles que les autres animaux. En effet, ils demandent moins de nourriture, moins d’espace et moins d’eau pour se développer et se reproduire contrairement aux autres animaux. L’élevage des insectes peut être une solution écologique de part cette économie en ressources.
Dans un rapport de 2013, la FAO estime que l’élevage animal est à l’origine de 18% des émissions, ce qui représenterait une plus grande part que le secteur des transports. L’élevage bovin constitue la part la plus importante de ces émissions. Ainsi, la production d’un steak (Morceau de viande), de bœuf de 100g est à l’origine de l’émission de près de 750g de gaz à effet de serre en équivalant CO2. Aujourd’hui, de plus en plus de restaurant proposant des menues avec des repas à base d’insectes ouvre leurs portes en Europe.
Malgré ses avantages, il y a lieu de dire que la consommation des insectes comporte des risques non négligeables. En France, l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) met en garde les adeptes de l’entomophagie. Selon cette agence, les insectes comportent des éléments chimiques dont les venins. En plus du venin et des allergènes, certains insectes peuvent être porteurs de bactérie ou de parasite particulier.
L’ANSES demande donc plus de prudence aux consommateurs et recommande des études poussées sur les espèces d’insectes qui sont consommées pour minimiser les risques d’intoxication.
Légende et Crédit photo à la UNE: Photo d’illustration/Insectescomestibles.fr
Omar Sissoko|JSTM.ORG