Science et Société

Le Mali ira avec quatre priorités à la Cop 22 à Marrakech

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Le Mali doit défendre quatre priorités à la prochaine conférence des parties sur le climat à Marrakech au Maroc, la Cop22 prévue du 7 au 18 novembre prochain. Il s’agit des questions du financement du fonds vert et du fonds d’adaptation, de l’adaptation aux effets des changements climatiques, du transfert de technologies et renforcement de capacités et de la réduction et l’atténuation des gaz à effet de serre. 

Le Mali sera bien et bel à la Cop22 à Marrakech. Selon Mohammad Ahamnick, ministre plénipotentiaire à l’Ambassade du Royaume du Maroc au Mali, parmi les seize chefs d’Etat africains déjà enregistrés, le Mali a bien confirmé sa participation pour le grand rendez-vous mondial sur le climat au Marrakech. Il l’a dit mardi dernier lors de la journée d’information pour les journalistes en prélude à la tenue de la Cop22.

Le Mali, selon le point focal pour les négociations climat pour le Mali, Dr. Birama Diarra, se fixe quatre priorités en vue de cette 22ème conférence des parties. Il s’agit du financement des actions climatiques. « Nous voudrions un renforcement des moyens financiers et techniques relatifs à l’adaptation et à la vulnérabilité des pays en développement ainsi que l’appui adéquat au processus de formulation, de mobilisation des ressources et de mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation (NAP) », enseigne Dr. Diarra.

Les négociations maliennes vont porter sur la mobilisation accrue des ressources pour le fonds d’adaptation annoncée à la Cop de Copenhague (Cop19) par les pays industrialisés. « Le Mali, explique Birama Diarra, souhaite le rehaussement du prix de carbone qui est presque insignifiant à ce jour dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP) afin de renforcer les ressources du fonds d’adaptation. » Il sera question pour les experts maliens de la mobilisation accrue des ressources du fonds vert climat que les pays industrialisés doivent financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Pour ce faire, souligne Dr. Diarra, le processus d’accréditation des entités pour la mise en œuvre devraient être simplifié et diligenté dans le but de faciliter et renforcer l’accès direct au fonds.

La deuxième priorité du Mali à la Cop22 porte sur l’adaptation aux effets des changements climatiques. « Dans ce volet, il s’agit de l’opérationnalisation du comité d’adaptation, le financement accrue de l’adaptation, le développement et la mise en œuvre des Programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA), des plans nationaux d’adaptation (NAP) et des actions concrètes sur le mécanisme de Varsovie relatif à la gestion des pertes et préjudices causés aux pays les moins avancés tels que le Mali», prévient le négociateur malien à la Cop22. L’agriculture sera aussi défendue dans les positions maliennes dans le cadre des négociations. Il s’agit du renforcement des mécanismes sur l’agriculture, un secteur vulnérable aux effets du changement climatique. A ce sujet, des actions d’adaptation prévues dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN) seront mises en œuvre ainsi celle de l’initiative africaine pour l’adaptation (IAA) et l’initiative africaine pour l’agriculture qui restent, selon Dr. Birama Diarra, très primordiales pour lutter contre les effets des changements climatiques.

Autre priorité pour le Mali: le transfert de technologies et le renforcement de capacités. Pour permettre cela, il y aura l’appui du comité exécutif de technologies (CET) et du centre et réseau de technologies climatiques (CRTC). « Il doit y avoir, préconise Dr. Birama Diarra, un lien clair et fort entre le mécanisme de transfert de technologies et le mécanisme financier afin d’avoir un guichet pour les pays en développement. » Enfin, le Mali va souhaiter le renforcement des capacités et le financement de la recherche et les observations systématiques sur le climat et l’environnement. « Cela permet d’améliorer les observations systématiques et les capacités au niveau des pays en développement pour la préparation et l’adaptation aux changements du climat », explique Dr. Birama Diarra.

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Dernière priorité pour les négociateurs maliens : l’atténuation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Mali émet seulement 0,06% des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Malgré ce faible taux, la contribution nationale déterminée malienne prévoit une réduction considérable par l’utilisation des énergies renouvelables, une réduction des engrais par l’utilisation des fumures organiques et le renforcement de la foresterie.

Les experts du Mali vont s’engager pour la mise en œuvre de l’initiative africaine pour l’Energie pour 10 gigawatt (GW) d’ici à 2020 et pour 2030 pour 2030. Le Mali est favorable à la ratification dans les plus courts délais du protocole de Kyoto. « Seulement, à ce jour, une quarantaine de pays dont 10 en Afrique ont ratifié le protocole. La rentrée en vigueur nécessite 144 ratifications. Ceci est important pour les pays en développement afin de favoriser le relèvement de niveau d’ambition de réduction avant 2020 notamment pour les pays développés et le rehaussement de la contribution au financement du fonds d’adaptation », souligne Dr. Birama Diarra.

Le Mali va aussi s’engager pour la mise en œuvre des contributions nationales déterminées et la prochaine ratification de l’accord de Paris à Marrakech pour une réduction des émissions avec une trajectoire de 2,7°C à partir de 2020 pour 2100. Selon l’accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre doivent en dessous de 2°C. Selon Birama Diarra, le respect de cet objectif est important parce que la science exige une réduction de 40 à 70% de gaz à effet de serre d’ici à 2050.

Sékouba Konaré, journaliste scientifique

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